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Blog contenant des histoires inventées et des poèmes

chapitre 11

Mince ! Et en plus le cours va commencer…

-Ellia, vas-y. J’ai quelque chose à faire.

-Mais le cours…

Je n’ai aucune hésitation, de toute façon ce n’est pas mon monde, je n’y ai aucune obligation. Enfin si mais pas scolaire.

-Je sèche.

 

Ellia rentre dans la classe en levant les yeux au ciel, et je fais signe à l’alpha de me suivre. Elle n’a même pas levé les yeux vers moi et baisse la tête en permanence. On dirait que je vais la frapper… c’est peut-être ce que ferait un autre delta. Enfin je ne sais pas et je m’en fiche un peu. Pour l’instant je cherche mon chemin pour aller sur le toit. Voyons-voir, en haut du mur je distingue une feuille, une vague, une lettre, une sorte de soleil mais rien qui puisse signifier le toit. Réfléchis Viviane ! Qu’est-ce qui mène au toit… des escaliers ! Je regarde à nouveaux les symboles et aperçoit un angle formé de deux segments perpendiculaires. C'est peut-être ça.

Cette fois l’alpha me regarde, elle a l’air étonnée que je cherche mon chemin. Elle ne doit pas savoir que je suis nouvelle… Pourtant si les deltas sont si craints, les autres devraient forcément savoir qui exactement en fait partie.

 

Nous longeons les couloirs discrètement, de peur qu’un prof ou un surveillant nous prenne. D’après ce que j’ai constaté, ce n’est pas de la rigolade ici en ce qui concerne ceux qui sèchent. Autant essayer d’éviter les ennuis le plus possible. Je trouve rapidement l’escalier et commence à monter. La jeune fille me suit quelques marches derrière moi avec la tête de quelqu’un qui va à l’abattoir.

Arrivée en haut de l’escalier, je suis étonnée que la porte débouche sur une petite bibliothèque. Il semblerait que peu de personnes y viennent car certains livres sont couverts de poussière. Je m’assois sur un gros fauteuil avec un soupir de contentement.

-Tu devrais t’assoir aussi, euh… C’est quoi ton nom ?

Elle murmure un truc vaguement compréhensible. Ça m’énerve, je déteste passer pour un monstre.

-Bon alors je vais mettre les choses au clair, truc muche, je ne suis pas du tout énervée que tu m’aies bousculée dans les couloirs. Ça peut arriver et c’est pas la mort. J’ai trouvé la réaction de ma camarade excessive mais j’ai été obligée de réagir comme ça parce que c’est ce qu’on attend de moi. Compris ?

Elle hoche vaguement la tête mais ne me regarde toujours pas. Elle attend le piège qui devrait survenir après ça à tous les coups. Cette école est vraiment vicieuse…

-Ce n’est pas un piège, assieds-toi, j’ai juste envie de discuter, lui dis-je avec un grand sourire.

Elle s’assoit enfin dans un fauteuil un peu loin de moi.

-Elisa Clark. C’est mon nom.

-Tu vois que tu peux parler ! Moi c’est Viviane Layne, je suis nouvelle ici. C’est pour ça que je ne supporte pas cette suprématie des différents niveaux. Je trouve ça vraiment ignoble.

-Pourquoi tu me dis tout ça ?

Cette fois elle a levé les yeux vers moi. Ces yeux bleu acier sont comme des pics de glace qui me traversent le cœur. Des yeux sans émotions mais également sans tristesse. Aucune vision ne m’apparait. Cette fille n’a aucune colère ou tristesse dans son cœur. Comme si blasée du monde, plus rien ne l’atteignait.

-Tu es spéciale, je murmure.

-Pardon ? Je ne t’entends pas.

Voilà qu’elle prend un ton tranchant, finalement elle n’est pas aussi soumise qu’elle en a l’air.

-Désolée je me parlais toute seule.

Son regard se fait inquisiteur, voire soupçonneux.

-Je tenais à m’excuser en fait. Je me suis dit que si je te disais ça avant, tu me prendrais peut-être un peu plus au sérieux.

La voilà embarrassée, elle rougit un peu et détourne le regard en me remerciant. Puis en se levant elle me dit :

-C’est bon, je peux m’en aller ?

J’aurais aimé discuter avec elle, pouvoir être plus proche d’elle. Avoir une amie dans cette académie et non des camarades cherchant par tous les moyens à me planter un couteau dans le dos. Elle attend ma réponse alors je hoche vaguement la tête.

Elle est presque arrivée à la porte.

-Elisa ?

Elle s’est à demi retournée vers moi.

-Tu as quelque chose de spécial. J’aurais aimé pouvoir devenir amie avec toi.

-C’est impossible. Une alpha ne pourra jamais être amie avec une delta, les gens ne l’accepteront pas.

-J’emmerde les gens, tu sais ça ? C’est ma vie, je n’ai pas envie que l’on décide pour moi ! j’explose.

Elisa et moi avons un sourire complice, comme si la barrière de glace qu’elle avait dressée entre nous avait fondu en un instant.

-Moi non plus. Je déteste ça. On se revoit ce soir devant ma classe ? Je suis censée être en cours… Les punitions sont sévères, et je ne tiens pas à empirer mon cas.

-Vas-y, moi je m’en fiche.  

Elle hausse un sourcil interrogateur.

-Je suis bien décidée à foutre le plus grand bordel dans cette école, j’ai envie de m’amuser un peu !

Elle explose de rire à mon grand étonnement. Je reste la bouche à moitié ouverte et elle me dit entre deux accès de fou rire :

-Je t’aime… bien toi ! Je… sens qu’on va… bien s’amuser ensemble !

 

La porte s’est refermée silencieusement et elle m’a laissée seule dans cette petite salle. Je contemple les étagères pleines de livres, perdue dans mes pensées lorsqu’un bruit me fait sursauter.

-Tiens la sauveuse se fait maintenant révolutionnaire ! me raille-t-on.

-Catiel !

-Tadaaa !

Il apparait juste devant moi comme par magie. Je ne lui pose même pas la question d’où est-ce qu’il est venu, de toute façon il ne me répondra pas.

Il s’adosse nonchalamment le long d’une étagère, comme s’il était totalement normal que nous soyons ici tous les deux dans une pièce vide pendant les heures de cours. Je calme ma respiration pour faire ralentir mon cœur. Il est beau comme un Dieu et le mystère dont il s’entoure fait battre mon cœur plus fort. Je l’aime. Je le sais depuis longtemps, depuis la première fois où il est apparu dans mes rêves.

 Sa voix me tire de ma rêverie amoureuse.

 

-Alors tu n’as toujours pas compris ?

-Compris quoi ?

Je suis encore un peu dans les nuages et je mets du temps avant de rejoindre la terre.

-Ah ce que tu m’as dit sur le toit ? Non.

-Quel dommage… Il serait temps tout de même… Je vais t’aider un peu petit ange blanc, qu’est-ce qui s’oppose le plus au blanc ?

-Le noir évidemment…

Le noir !

-Un ange noir… je murmure à demi-voix.

-Bingo ! On dirait que tu commences à comprendre… Continue comme ça ‘tit ange !

Si nous sommes totalement opposés alors…

-Tu perçois le bonheur des gens… alors que je perçois leur malheur.

-Et voilà ! Si toi tu cherches à les sauver, moi je cherche à les tuer.

Il s’est rapproché de moi en disant ça. Il est maintenant tout proche de moi. Il se penche vers moi et prend mon visage dans ses mains…

-Tu comprends maintenant pourquoi je te hais tellement, tu es ce que j’abhorre le plus au monde. L’incarnation de ce bonheur si haïssable.

Il me susurre ces mots dans l’oreille avec une telle haine que j’en frémis. La douceur de son geste contraste avec la dureté de ses mots.

Sa fureur me glace d’effroi et pourtant sa proximité m’a déjà fait rougir jusqu’à la racine des cheveux. Il finit par s’éloigner et je me remets à respirer. Je ne m’étais même pas rendue compte que j’avais retenu ma respiration tout ce temps.

 

Il se dirige vers la fenêtre et déploies ses ailes noires. Il m’apparait en contre-jour et je ne distingue que sa silhouette.

-Catiel ?

Je sais qu’il m’écoute.

-Tu m’aimes pourtant, non ?

Il tourne la tête vers moi et je distingue vaguement ses yeux. Il m’offre un regard qui veut tout et pourtant rien dire. Un regard mystérieux, plein de désir mais d’une tristesse insondable.

 

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 cette histoire a été entièrement inventée, merci de respecter l'auteure et de ne pas vous servir de ce texte à des fins personnelles

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