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Blog contenant des histoires inventées et des poèmes

chapitre 12

-Vrrrr, vrrrr, vrrrr.

Je sens mon portable vibrer à côté de ma tête. Mon réveil. Il est donc déjà six heures et demie. J’éteins l’alarme et me redresse sur un coude. Daiki ne s’est pas réveillé. Il sourit doucement dans son sommeil ; il doit faire un rêve agréable. Ses cheveux bruns sont tout ébouriffés et je tends les doigts vers une de ses mèches pour dégager son front. Il se retourne alors et je me redresse précipitamment en rougissant. Mais qu’est-ce que j’étais en train de faire ?? Je me suis transformée en succube au court de la nuit ou quoi ?

Je me lève, récupère mon uniforme qui traine en tas dans un coin. Il est complètement chiffonné, je vais avoir l’air malin. J’ouvre la porte et contemple une dernière fois Daiki. Je pensais au départ qu’il était banal mais je commence à changer d’avis… Il ne manquerait plus que je tombe amoureuse !

 

Je me plonge sous le jet  d’eau glacé pour me remettre les idées en place. Je ne peux pas tomber amoureuse de Daiki… Il est le frère du chef de la mafia quand même ! Enfin ça je ne suis pas censée le savoir… Je soupir. Une image de ses lèvres m’apparaît alors et mon cœur rate un battement. Merde, merde, merde ! Bon Dieu, par pitié… Pourquoi le seul homme que je ne peux pas avoir est celui que j’aime ?

Je sors de la douche, m’enroule autour d’une serviette et m’observe dans la glace. Maintenant que j’ai un ordi, la prochaine chose que je fais c’est m’acheter des fringues et du maquillage ! Ça manque sérieusement de féminité tout ça.

 

Je sors de la salle de bain et regarde les immeubles par la fenêtre. Je distingue déjà des gens dans la rue et dans les appartements. Comme moi ils se préparent, se lèvent, vont au travail… C’est donc ça une vie normale. Une routine écrasante, toujours les mêmes gestes chaque jour. Mais aussi des éclats de rire, des blagues qui fusent, de la détente entre amis, le bonheur d’être ensemble.

Perdue dans mes pensées, je n’entends pas Kaoru se lever.

-Ben, qu’est-ce que tu fais Kalista ?

-Hein ?

-Tu étais complètement perdue dans les nuages… Tu pensais à quoi ?

Pour une fois son expression n’est ni moqueuse, ni sarcastique, elle est la même que lorsqu’il parle avec Daiki.

-Je pensais à ce qu’était une vraie vie de famille.

Il me dévisage en silence puis se dirige vers la cuisine. Il commence à préparer du café puis prend une grande inspiration et se retourne vers moi.

-Ça a un rapport avec ta fugue ?

-Daiki t’en a parlé ?

-Oui, après que je l’ai harcelé de questions… Tu me connais, ajoute-t-il avec un petit sourire.

-Ça c’est sûr, je n’ai jamais vu quelqu’un aussi curieux que toi !

Et je lui souris pour lui montrer que je ne lui en veux pas.

-Tu sais ma famille n’a jamais été très chaleureuse, je n’ai jamais pu vraiment être avec d’autres enfants de mon âge, dis-je en m’asseyant devant la tasse de café que Kaoru m’a tendue. Mais je n’étais pas malheureuse loin de là, on m’a appris beaucoup de choses.

Il s’est assis en face de moi et m’écoute en silence. Et d’un coup j’ai un besoin urgent de me confier.

-Chaque jour depuis ma naissance mon père m’a appris comment duper, extorquer, mentir et survivre dans un monde peu hospitalier. Ma mère, elle, m’a donné le plus grand cadeau qu’elle pouvait me faire : des livres. Si je n’étudiais pas avec mon père, j’étais dans des livres.

Je fais une petite pause pour boire une gorgée de café. Trop amer. Je rajoute un morceau de sucre avant de poursuivre :

-Et je ne suis jamais allé à l’école. Je restais la plupart de mon temps dans la propriété familiale. Enfant, on ne se rend pas compte qu’il y a un monde extérieur si on ne nous le dit pas. Le jardin était suffisamment grand pour que ce soit mon monde à moi. Et puis je me suis mise à l’informatique. Je t’ai dit dis que j’adorais ça ?

Il me fait non de la tête.

-Alors c’est à Daiki que j’ai dû le dire. Et je me suis rendue compte grâce à internet qu’il existait quelque chose derrière ces murs. Mais ça m’a pris du temps avant de prendre la décision de partir. Mais je l’ai fait et me voilà parmi vous, ponctuais-je d’un clin d’œil.

-Mais ils ne te manquent pas ?

-Qui ça ? Mes parents ?

Il hoche de la tête.

-Un tortionnaire peut-il manquer à son prisonnier ?

Je termine mon café et regarde l’heure.

-Il ne serait pas temps de réveiller l’autre zigoto ?

-Si je vais le faire.

Il se lève et je prends une belle pomme rouge dans le frigo. Je suis étonnée de m’être confiée si facilement… Je contemple ma pomme un instant puis je croque dedans, l’acidité du fruit me pique les gencives. Mais c’est comme ça que je les aime. Bien croquantes et acides. Pendant que les garçons se préparent j’envoie un sms à Otenmaru : « Pas mal les logiciels mais dit à tes ingénieurs d’être un peu plus fins la prochaine fois ;) »

Je viens de terminer ma pomme lorsque je reçois sa réponse : « ah bon ? =.= Ils ont osé faire ça ? ça ne nous ressemble pas 0=) »

Je rigole, alors comme ça le chef de la mafia utilise lui aussi des smileys ? Il est moins sérieux que ce que je pensais.

« Je pense que ça : 3=D, te conviendrais mieux… ou ça : *,..,* »

 

 

Nous entrons tous les trois ensembles dans la classe et le silence se fait. Tout le monde nous fixe du regard.

-Ça fait toujours plaisir d’être accueilli comme ça, je chuchote à Daiki et Kaoru.

C’est alors qu’un appel radio se fait entendre :

-Mlle Sumire Kalista est appelée en salle des professeurs, je répète Mlle Sumire Kalista est appelée en salle des professeurs.

-Mais le cours commence dans deux minutes !

-Tu n’as pas vraiment le choix… Allez vas-y, tu nous raconteras à la pause.

-D’accord. Au fait c’est quoi le premier cours ?

-Anglais, me répond une voix dans mon dos.

Je me retourne d’un bond.

-Sensei ?!

-Alors comme ça tu ne sais même pas les cours de la journée ? Ce n’est pas très sérieux Mademoiselle.

Je baisse les yeux, faisant semblant d’être gênée.

-Eh bien, vous m’excuserez M’sieur mais je risque d’être un peu en retard à votre cours…

-Faites, faites… Mais vous ne couperez pas à votre exposé !

Zut…

-Mlle Sumire Kalista est attendue en salle des professeurs, je répète, Mlle Sumire Kalista est appelée en salle des professeurs.

C’est alors que la sonnerie annonçant le début des cours retentie. Merde !

Je me mets à courir dans les couloirs encore pleins de monde, bousculant les gens sans ménagement. Je suis devant la salle des profs deux minutes plus tard. En sort le garçon que j’ai bousculé hier. J’essaye de me faire le plus petite possible en m’effaçant sur le côté mais bien sûr il m’a reconnue.

-C’est toi qui…

-Chut !

Je lui plaque ma main sur la bouche au moment où un des professeurs réagit :

-Un problème M. Shibata ?

Je réponds à sa place.

-Non, il était juste étonné de me voir devant la porte, je suis si petite qu’il ne m’a pas vue en sortant.

Et c’est vrai que ma main atteint difficilement sa bouche. Il l’écarte d’un geste mais avant qu’il ne dise quelque chose je rentre dans la salle des profs et le salue :

-Eh bien, à une prochaine, enchantée d’avoir fait ta connaissance Shibata-kun.

Et je lui ferme la porte au nez. Mon prof principal m’appelle alors à son bureau :

-Ah, Mlle Sumire enfin !

Il n’a jamais cours ou quoi ? Qu’est-ce qu’il fait encore là alors que la plupart des cours ont déjà commencé ? D’ailleurs la salle est presque vide…

-Je voulais vous parler du test d’entrée.

-Lequel ?

-Eh bien celui pour s’inscrire dans cette école.

Je le regarde l’air surpris.

-Mais je n’en ai pas fait… ça veut dire que je vais être renvoyée ?

En fait j’ai volontairement bidouillé la procédure pour rentrer sans. Ce serait trop simple sinon…

-Bien sûr que non. En fait, vous êtes attendue immédiatement en salle d’examen pour le passer.

-Pardon ?

Cette fois je le regarde avec des yeux éberlués car  je suis vraiment étonnée.

-Bien sûr on se mettra à plusieurs pour corriger vos copies afin que nous puissions être surs que vous avez le niveau d’être ici…

-Eh bien, je suppose qu’on ne peut rien y faire. Allons-y.

Ça pour une surprise, c’est une surprise ! Mais au moins je vais rater l’anglais et mon exposé barbant. Je sens alors mon téléphone vibrer dans ma poche. Je jette un discret coup d’œil : c’est un sms d’Otenmaru. Je l’ouvre.

« Problème. Déserteur introuvable. Besoin de toi pour les recherches. Appelle vite. »

Je vois la salle à dix mètres, j’écris donc une réponse rapidement.

« Examen obligatoire. Connaît pas fin. Je téléphone dès que possible. »

Pile à temps. M. Kagetora se retourne vers moi.

-Voici la salle d’examen, je rappelle les consignes : il est interdit de se servir de tout objet permettant de tricher –tablettes, téléphones, ordinateurs-, vous avez le droit à la calculatrice, le téléphone doit être éteins, dans votre sac, qui sera placé au fond de la salle.

Il déblatère ses instructions pendant un petit moment puis pose la question rituelle : « Avez-vous des questions ? »

-Euh, on peut sortir en avance ?

-Dès que vous le voulez. Mais n’oubliez pas que les résultats de ce test vont déterminer votre admission dans ce lycée.

 

Je rentre donc dans la salle, pose mes affaires au fond comme on me l’a dit et m’assois devant ma table. Le sujet est retourné et la copie de réponses est posée à côté. La surveillante est celle qui m’a expliqué l’histoire des casiers. C’est donc une pionne et non une prof.

Elle attend un instant puis dit :

-Vous avez à présent cinq heures pour répondre aux questions.

Cinq heures ! C’est une blague… Otenmaru va me tuer.

 

Je feuillette rapidement le sujet : anglais, physique, histoire, maths, biologie, kanjis, japonais… La totale quoi. Si j’ai 75% de bonnes réponses, je devrais être admise. Au lieu de chercher les questions auxquelles je peux répondre, je raye celle qui me prendrait trop de temps pour répondre. Les dissertations quoi. Au final il n’y en a que très peu… mais sur combien de points sont-elles évaluées ? Je prends le risque. Je retourne à la première page et  commence à écrire.

 

 chapitre suivant 

cette histoire a été entièrement inventée, merci de respecter l'auteure et de ne pas vous servir de ce texte à des fins personnelles  

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