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Blog contenant des histoires inventées et des poèmes

chapitre 13

Deux heures plus tard, je m’étire avec bonheur. J’ai mis un peu moins de temps que je n’aurais dû. J’ai répondu trop vite aux questions, ça va paraître bizarre. Dire que je voulais vivre normalement… Maintenant ils vont tous me prendre pour un génie. J’hésite à changer certaines questions puis hausse les épaules. Etre normale c’est aussi arrêter de se cacher sans arrêt.

Je me lève, vais rendre ma copie puis retourne chercher mon sac. La pionne me regarde avec des yeux grands comme des soucoupes.

Je  l’ignore et sors de la salle. Il faut que je passe un coup de fil discrètement. Les toilettes sont exclues, je n’ai pas envie que d’autres personnes écoutent ma conversation. Il ne me reste donc plus que la cour ou le toit. Mais téléphoner au milieu de la cour n’est pas trop conseillé non plus, surtout quand tout le monde est en classe ! Une seule option donc. Heureusement, dans ce genre d’infrastructures les toits sont plats, et facile d’accès.          Ayant mémorisé le plan l’autre jour, je me dirige vers la bonne cage d’escalier. Arrivée en haut la porte s’ouvre toute seule. Je pensais que j’aurais besoin de forcer la serrure. N’importe qui peut aller sur le toit ?

Apparemment il n’y a personne. Je sors mon téléphone de mon sac. 38 appels manqués. Tous d’Otenmaru évidemment. Je le rappelle et il décroche à la première sonnerie :

-Kalista-chan ! C’est quoi cette histoire d’examen ?

-Ben, pour rentrer dans cette école en cas de transfert, il faut normalement passer un exam blanc mais j’ai fait en sorte de le squizzer.

-Tu as piraté leur système quoi.

-Pas vraiment piraté, juste modifié un ou deux paramètres. Mais ils ont du s’en rendre compte.

-Et il est si court cet exam ? Deux heures ce n’est pas beaucoup.

-Normalement c’est cinq. Bon en quoi avez-vous besoin de moi ?

-Un mec a déserté la mafia, chez nous c’est passible de mort.

-Chez nous aussi, aucune pitié pour les déserteurs.

-Il en va donc de notre honneur, on ne peut pas laisser les gens se barrer comme ça. On essaye de le retrouver depuis quelques temps, mais l’équipe chargée de ça vient d’abandonner. Tu peux t’en charger ?

-Je ne dis pas que je réussirais à tous les coups mais je peux essayer. Est-ce que j’ai besoin d’aller au QG ?

-Ben c’est là-bas que tu retrouveras toutes les infos nécessaires.

-Mais ils peuvent me les envoyer, non ?

-C’est un ordre Kalista-chan, vient au QG.

Je raccroche d’un geste énervé. C’est de l’espionnage ! Ils sont frustrés parce qu’ils n’ont rien vus la dernière fois et du coup ils veulent être sûrs ne rien manquer.

-Bande d’enfoiré de mafieux !

Un élève apparaît alors devant moi : Shibata.

-Shibata-kun quelle bonne surprise.

-Je ne te le fais pas dire. De quoi tu parlais au téléphone ?

-Je ne crois pas que ça te concernes.

-J’aime savoir ce qui se passe dans mon école.

-TON école ? Laisse-moi rire.

Il ignore ma remarque.

-Et j’en entendu des choses très intéressantes : du piratage, pas de pitié, QG, mafieux… On dirait presque que tu fais vraiment partie de la mafia.

-Sauf que ça n’arrive qu’au cinéma ce genre de choses. Bon allez à plus.

Je fais un  pas en direction de la sortie mais il me bloque le passage.

-Pffff, quel gamin, franchement tu n’as que ça à faire ?

Il siffle alors et une trentaine de mecs sortent de la cage d’escaliers pour faire un arc de cercle autour de  Shibata. La plupart sont de troisièmes années mais j’en aperçois de première et seconde. Et parmi eux, il y en a un avec un bandage à la main. Je le reconnais tout de suite.

-Ah, mais tu es celui d’hier, ça va bien ta main, pas trop de bobo, dis-je en lui faisant coucou de la main. A moins que ce ne soit ton ego le plus blessé dans tout ça ? Je compatis… Se faire casser le petit doigt par une fille c’est déjà la honte, mais une fille plus jeune et plus petite  que toi de trente centimètres là c’est vraiment trop nul…

Je le regarde d’un air méprisant pour le provoquer. Et paf le poisson mors à l’hameçon.

-Sale petite…

Il se précipite vers moi mais avant de m’atteindre Shibata l’arrête d’un geste.

-Ça suffit, tu veux vraiment te prendre une deuxième raclée ? Tu ne vois pas qu’elle cherche juste à te provoquer ?

Il se renfrogne et retourne dans les « rangs ».

-Pfff t’es pas drôle Shibata-kun, tu me prives de mon plaisir.

-Tu te rends comptes de la situation dans laquelle tu es ?

-Oui parfaitement. Un rendez-vous très important m’attend et une bande de sales gosses m’empêche de partir.

-Ne parle pas comme ça de notre jjang, me hurle un troisième année aux cheveux longs.

-Et pourquoi ? Parce que si je suis trop méchante il va se mettre à pleurer ? Pauvre chéri ! Heureusement que tu seras là pour le consoler.

Cette fois c’est Shibata qui verdi.

-Tu t’es moquée de moi et m’as ridiculisé deux fois devant mes hommes…

-Tes hommes, juste une bande d’ados qui se croient un peu fort à la baston.

-Et qu’est-ce que tu en sais toi de la baston, Mlle-je-sais-tout ?

Beaucoup plus qu’il ne le pense. Et dix minutes sont passées en veines discussions, le chauffeur doit m’attendre…

-Tilit tit tililit til tilit

Tiens en parlant du loup…

-Vous m’excuserez…

Je décroche sous leurs yeux médusés.

-Allô oui ?

-Mademoiselle ? Je vous attends depuis cinq bonnes minutes derrière le lycée, au même endroit que la dernière fois, où êtes-vous ?

-J’ai un problème avec des crétins… dis-je en fusillant du regard la bande de Shibata. Le seul souci c’est que je ne pense pas qu’ils vont me laisser partir gentiment. J’en aurais encore pour quelques minutes avant de m’en débarrasser…

-Quelques minutes ? Tu te fiches de nous, hurle Shibata –cette fois il est vraiment furax-, attrapez cette garce les gars !

Et ils se jettent tous sur moi. Je n’ai même pas eu le temps de raccrocher…

-Vous m’excuserez les mecs, n’ayant aucune main libre, je ne vous ferais pas de cadeau !

 

S’ensuit alors une bagarre épique. Je fonce vers la porte, sautant, me baissant et frappant. Du genou, du coude, du pied. A chaque fois je fais mouche mais j’ai l’impression que ça n’en finira jamais…  il y en a vraiment beaucoup et sans mes mains la tâche est tout de même complexe. Mes vantardises ne me servent pas en mode « combat », seulement pendant les négociations… Mais finalement j’arrive devant la porte sans aucune égratignure. Je me précipite dans les escaliers mais déjà ils sont derrière moi et leurs jambes sont nettement plus longues que les miennes. Je m’assois donc sur la rampe dans un mouvement fluide et glisse jusqu’en bas de l’escalier. J’ai récupéré plusieurs mètres.

Arrivée en bas, je sais que je dois traverser un couloir entier pour pouvoir sortir et contourner le bâtiment afin de rejoindre la sortie de derrière. Mais comme d’habitude je coupe au plus simple : je rendre dans une salle de classe –pleine– en me cachant le visage avec mon sac et saute par la fenêtre ouverte. Pour changer… Comme on est au ré de chaussé je ne risque rien et je poursuis ma course. Mais maintenant le gang du lycée n’est plus à mes trousses. Il ne reste derrière moi qu’un prof qui me hurle dessus comme un possédé et une classe entière collée aux vitres de la salle pour essayer de mieux voir.

-Allô ? Toujours en ligne ?

-Oui Mademoiselle.

-Alors j’arrive tout de suite.

Et je raccroche enfin. Je commençais à avoir peur de casser le téléphone à force de le serrer dans ma main.

 

 

-C’était qui cette fois Mademoiselle ?

-Le même type qu’hier… Celui sur qui s’est renversé du jus dessus.

-Je vois. Vous savez que vous n’avez pas éteins votre téléphone durant ce petit… désagrément ?

-Désolée… Pas vraiment eu le temps en fait.

-Vos sorties sont toujours… fracassantes. Comme vos entrées en fait ! On m’a raconté l’histoire où vous avez sauté par la fenêtre au QG.

-Oh. Et ?

-Et cette fois c’est moi qui vais avoir une super histoire !

-Je ne vais pas pouvoir vous empêcher de la raconter je suppose ?

Il me sourit dans le rétro et je lui fais la grimace.

-Ma popularité va encore augmenter…

Nous éclatons de rire tous les deux après avoir échangé un regard complice. Nous papotons ensuite de tout et de rien sur le chemin du QG. Comme si rien ne s’était passé, comme si je n’allais pas avoir de problèmes au lycée, comme si on était juste en train de prendre le thé. Et ça fait du bien.

 

Cette fois la réceptionniste m’a conduite au cinquième étage du bâtiment. Tout est très clair, il n’y a que du blanc et du bleu clair, mais également très froid. J’ai l’impression d’être une souris dans un laboratoire de taille humaine.

Elle m’abandonne devant une porte pour retourner en bas. J’entre en m’attendant à ce que tout soit dans le même style que ce que j’ai vu jusqu’à présent, mais en fait pas du tout ! La pièce est très claire mais de confortables poufs colorés sont dispersés un peu partout avec des ordis dans tous les coins. Tous les meubles sont en bois et un pan de mur entier sert de baie vitrée –aux vitres teintées évidemment à cause de l’espionnage – le mur opposé, lui, est composé d’écrans géants que je suppose reliés aux différents ordinateurs. J’adore cet endroit !

Quatre personnes sont en train de boire tranquillement le thé. Plongés dans leur discussion, ils ne m’ont pas remarquée.

-Hum hum !

Ils se retournent vers moi d’un seul geste et le plus vieux prend la parole :

-Mlle Sanchez ! On ne vous attendait plus.

-J’ai eu quelques ennuis en court de route. Appelez-moi juste Mademoiselle ou Kalista, ce sera plus simple comme ça. Et je peux avoir du thé ? demandais-je en m’affalant dans un pouf.

Tout de suite l’atmosphère se détend et nous commençons par faire connaissance.

 

 chapitre suivant 

cette histoire a été entièrement inventée, merci de respecter l'auteure et de ne pas vous servir de ce texte à des fins personnelles  

 

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