Blog contenant des histoires inventées et des poèmes
-Si j’ai bien compris, vous êtes l’équipe qui a été assignée pour retrouver M. Outenki ? Et pour l’instant aucun résultat… Je prends donc en charge les recherches.
Je me mets face aux écrans géants et réfléchit un instant.
-Bien, voilà ce qu’on va faire : que chacun de vous affiche ce qu’il a sur son écran, sur un des écrans géants. J’aurais ainsi une vision d’ensemble de toutes les informations. Moi-même, je travaillerais sur mon pc tout en coordonnant vos actions.
Je me retourne ensuite vers eux et les fixe dans les yeux les uns après les autres.
-Vous serez respectivement A, B, C, D et que chacun suive mes ordres au mot près. Nous sommes cinq donc ça facilitera la tâche. Normalement ce genre de chose prend des heures de surveillance non-stop. Mais vous avez perdu trop de temps, plus le temps passe, plus il est facile à notre fuyard de disparaître. C’est parti !
-A, balance sur l’écran central toutes les informations sur M. Outenki : femme, enfants, maîtresse s’il en a, compte bancaires, RIB, je veux tout.
-Oui Mademoiselle ! La plupart des informations ont déjà été réunies, je cherche le reste.
-C, cherchez à savoir s’il s’est servi de sa carte de crédit, de son chéquier, s’il a pris de la somme en liquide et trouvez-moi le montant des sommes et où il les a retirées et dépensées.
-Bien !
-B, scannez sa photo d’identité et faites une recherche par correspondance sur toutes les caméras de la ville.
-Nous ne pouvons contrôler que celles de nos zones, or il cherchera probablement à les éviter.
-C’est bon, je me charge de celles de la police.
Et des yakuzas. Mais ça je ne risque pas de leur dire et ils ne le sauront pas puisqu’eux ne peuvent pas voir mon écran.
-D, je veux que vous calculiez la distance maximale qu’il a pu faire depuis sa fuite, bloquez lui l’accès à tous les moyens de transports en faisant figurer son nom et son compte bancaire dans la liste rouge.
Après m’être occupée des caméras, je cherche à savoir s’il s’est servi de son téléphone récemment. Tracer les appels quand ils sont émis est une chose facile mais essayer de savoir quels appels il a déjà passé, c’est une autre paire de bretelle. Mais mes « collègues » sont tout de même compétents.
-A, avez-vous terminé ?
-Oui, plus qu’une ou deux minutes.
-Très bien, ensuite mettez sous surveillance satellite tous les lieux où il a l’habitude d’aller. Si ça se trouve il est encore en ville.
Généralement c’est ce que font les déserteurs, pensant que l’on va chercher plus loin et non à la base. Mais je ne suis pas comme ça, et je connais les statistiques : au bout de trois jours, il est presque impossible de retrouver quelqu’un qui a fui. Sauf avec un gros coup de chance.
-Mademoiselle, il vient d’utiliser sa carte dans une petite ville près de Tokyo !
-Je veux une image satellite maintenant ! Et que quelqu’un dépêche une équipe sur place ! N’importe qui. Il faut qu’il y ait un ingénieur dans la voiture avec un ordi pour communiquer.
-Tout de suite Mademoiselle.
Je jette un coup d’œil aux écrans géants, il a une femme et deux enfants. Les a-t-il emmené avec lui ?
-B, je suppose que vous en avez terminé avec les caméras, je veux que vous fassiez la même chose avec les photos de sa femme et de ses enfants. Appelez ensuite l’école, la maison et leur lieu de travail. S’il est parti avec, ce sera plus simple de le retrouver car il fera attention à eux.
-Mademoiselle, une équipe est en route.
-Combien de personnes ?
-Une trentaine apparemment dont trois unités mobiles, un camion de communication et des motos.
-Parfait, bon travail. Toujours pas d’image satellite ?
-Non, la recherche de son visage ne marche pas non plus par satellite…
-Alors débrouillez-vous avec la police. Faites croire que c’est un voleur ou ce que vous voulez, mais s’ils sont sur le coup ils nous aideront indirectement.
-Mais il ne faut pas que la police l’attrape avant nous !
Je lui adresse un sourire caustique.
-Tu crois vraiment que je vais laisser faire ça ? Mettez sous écoute la police, et transmettez les informations à l’équipe dépêchée sur place. On trouvera ensuite un prétexte pour annuler leur mission.
Je jette un coup d’œil à ma montre, deux heures sont déjà passées depuis que l’on sait qu’il s’est servi de sa carte mais toujours rien. Je fulmine. Il me donne beaucoup de fil à retordre celui-ci ! Soudain un écran secondaire se met à clignoter.
-Il est sur les écrans ! Il s’est fait flashé sur l’autoroute pour excès de vitesse !
-Tracez la voiture, cette fois on le tient ! Et que quelqu’un prévienne les unités mobiles, une course poursuite en voiture s’annonce.
-C’est fait !
-Très bien, où sont-ils ?
-Sur une petite départementale qui longe l’autoroute.
-C, fait afficher leurs coordonnées sur les écrans avec une carte géante, nous devons les guider. Je prends le micro.
Pendant encore une demi-heure nous nous excitons sur nos ordinateurs en essayant de guider au mieux les équipes. Et enfin le déserteur est interpellé.
Je me laisse aller contre le dossier de mon siège et ferme les yeux. C’est terminé. La tension baisse et les ingénieurs viennent me congratuler.
-Super Mademoiselle ! C’était du bon travail !
-Je suis content que vous soyez venue, on a appris beaucoup grâce à vous !
-Des petits gâteaux pour récupérer ?
-Il est quelle heure ?
-Bientôt 16 heures.
-Alors je vais prendre un cookie et y aller.
-Déjà ?
-J’ai envie de prendre l’air.
Une demi-heure plus tard je suis dans les avenues et je sifflote tranquillement. Je décide d’aller à la bibliothèque puisque je n’ai pas y aller la dernière fois. Cette fois je me lirais bien un recueil de poèmes histoire de décompresser un peu. Puis je me mets à penser à Daiki, il s’est peut-être inquiété de ne pas me voir revenir ? Je lui envois donc un petit sms pour le prévenir que tout va bien et que je suis à la bibliothèque pour lire un peu avant d’aller à mon petit boulot.
Le soleil est radieux, le ciel bleu ; je me mets à sourire.
Les semaines sont ainsi passées. Puis les mois. Je jonglais avec les cours, la mafia, le jjang du lycée qui voulait une revanche et que j’évitais à tout prix. Je tenais de plus en plus à Daiki et nous étions devenus de bons amis avec Mikene. Je commençais même à apprécier mon chauffeur avec lequel je discutais volontiers pendant nos trajets.
Au lycée tout se passait bien, les gens de la classe avaient finis par accepter que j’étais amie avec les deux plus beaux garçons de la classe –oui oui c’est vrai ! – mais que je ne sortais avec aucun d’eux ; même si j’aimais éperdument Daiki. Dormir avec lui était presque une torture physique à présent tellement mon cœur battait vite et mon envie de le serrer dans mes bras était forte. Cependant je me contrôlais et la vie en colocation se passait bien. On avait pris nos petites habitudes et on aimait bien faire semblant de se disputer de temps en temps. Régulièrement ses amis venaient et je dormais chez des amies.
En fait, j’avais atteint un stade de tranquillité relative : pas de nouvelles de ma famille, un petit boulot sympa qui rapportait pas mal, des amis avec qui sortir le soir, de bonnes notes… Tout allais bien dans le meilleur des mondes jusqu’au jour où…
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cette histoire a été entièrement inventée, merci de respecter l'auteure et de ne pas vous servir de ce texte à des fins personnelles