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Blog contenant des histoires inventées et des poèmes

Chapitre 16

-Stoooooop !

Je me lève en sursaut. Aussitôt une main me recouche gentiment et une voix s’élève.

-Chut, doucement, tout va bien.

Ça fait des jours maintenant que je fais des cauchemars à répétition. Catiel est resté à mes côtés durant toutes ces nuits… Sa main me caresse les cheveux et je le cherche du regard.

La lumière de la lune filtre à travers les rideaux et éclaire son visage. Il me sourit gentiment. Lui aussi est fatigué.

-Je suis désolée, je murmure. On va voler un peu ? J’ai besoin de prendre l’air.

 

Nous marchons main dans la main dans les couloirs déserts. Mais peu m’importe. Je me rapproche de Catiel et dès que nous sommes dehors, je déploie mes ailes avec impatience. Il fait de même et nous nous élevons ensemble dans le ciel étoilé. Comme toujours l’ivresse du vol me procure une joie intense et me fait oublier tous mes soucis. L’air de la nuit est frais et un vent léger soulève mes cheveux et ma nuisette. Catiel est non loin de moi et je lui souris en faisant un petit signe de la main. S’engage alors un ballet silencieux en plein ciel. Nous  nous éloignons pour nos rapprocher, nos ailes et nos mains se frôlent pour se séparer. Mon cœur se rempli d’allégresse.

De longues minutes plus tard, nous nous posons sur le toit d’un bâtiment proche, les ailes fatiguées. Nous sommes assis côte à côte, les jambes dans le vide. Je pose ma tête sur l’épaule de Catiel.

-Merci.

Au cœur de cette nuit, Catiel sait le poids de mes mots et le courage qu’il m’a fallu pour les prononcer. Il sait que ce simple mot signifie que j’ai mis un terme aux souffrances qui m’ont agitée et qu’enfin mon esprit est apaisé. La terreur reste là mais au moins, maintenant je peux la contenir.

Il prend doucement mon visage entre ses mains et je ferme les yeux. Ses lèvres se posent doucement sur les miennes. Je l’enlace tendrement et entrouvre mes lèvres. Nos langues se retrouvent et nous nous embrassons passionnément. Le monde cesse alors d’exister, et il n’existe plus que nos deux corps enlacés, nos ailes entremêlées, et nos lèvres réunies.

 

 

La porte de la chambre 235 est devant moi mais j’hésite à frapper. Je ne suis pas venue en cours et je n’ai pas vu Elisa depuis plusieurs jours. Enfermée dans ma chambre, je refusais de retourner dans ces lieux terrifiants, je refusais d’être confrontée au regard des autres.

Je prends finalement mon courage à deux mains et toque.

-J’arrive !

J’entends des bruits de pas et la porte s’ouvre devant moi.

-Viviane !

Elisa me saute dans les bras et me serre de toutes ses forces contre elle.

-J’étais folle d’inquiétude ! Tu n’es pas revenue après que Catiel soit venu te chercher et tu refusais toute visite. J’ai vraiment eu très peur pour toi !

-Je suis désolée Elisa, je ne pouvais pas, j’étais dévastée… ça t’embête si je préfère ne pas en parler ?

-Bien sûr que non ! Tu m’en parleras lorsque tu seras prête. Peu de personne parlent de ce qu’elles ont vécues dans cette pièce et elles en ressortent toujours bouleversées… Oups ! Dire que tu viens de me dire que tu ne voulais pas en parler !

Je lui fais un clin d’œil et demande :

-Tu as déjà mangé ? Je meurs de faim ! Je rêve de pancakes !

-Alors c’est parti ! Je fais mon sac et on y va.

 

Nous sommes devant une pile dorée de pancakes arrosés d’un sirop brun sombre très sucré. Ça ressemble un peu à du sirop d’érable mais il y a un petit arôme de vanille en plus. Elisa me parle de l’interro surprise d’histoire que lui a faite Monsieur Pavel quand tour à coup elle se frappe le front.

-Viviane ! J’ai oublié de te dire… Il y a une compétition sportive organisée pour toute l’école !

-Hein ? Une compétition ?

-Oui, les élèves de chaque classe doivent participer à différents sports et lorsqu’ils sont dans le top 3, ils marquent des points pour leur classe. La classe qui a totalisée le plus de point est la grande gagnante !

-Trop bien ! C’est super que l’académie organise ce genre d’activités !

-En fait ce sont les élèves qui organisent et c’est plus l’occasion d’assurer sa suprématie sur les petites classes mais bon … on s’amuse quand même !

-Je suis impatiente d’y être ! Par contre je ne suis pas très sportive alors …

-En fait je voulais te proposer de faire partie du comité d’organisation ! J’en fais également partie et généralement les deltas ne participent pas aux épreuves sportives.

-Ils doivent avoir trop peur de perdre !

On part alors sur un gros délire en se moquant des deltas ouvertement. J’ai presque l’impression de ne pas faire partie de cette classe. Mais la sonnerie nous rappelle à l’ordre… nous devons retourner dans nos classes respectives.

-On se retrouve pour le déjeuner ?

-Ouep, viens dans ma classe, les autres seront contents de te retrouver. Au fait où est Volte ? Je croyais que c’était ton âme sœur ?

Je la regarde interloquée, je l’avais complètement oublié ! Pauvre Volte !

-Bon allez, je dois y aller Viviane, à tout à l’heure ! me dit-elle en me faisant un signe de la main.

 

Je regagne ma classe très inquiète pour Volte, avec mes soucis je l’avais oublié. Il doit être mort d’inquiétude. Au moment où je rentre dans ma classe, un silence de mort s’établi. Tout le monde me fixe en silence. Exactement comme le jour de la rentrée. Il n’y a qu’Ellia qui se fait toute petite et évite de croiser mon regard. Catiel n’est pas encore arrivé mais je pense qu’il ne tardera pas.

-Toc toc !

On dirait que quelqu’un frappe à la porte avec un objet très dur… ou alors … Je tourne la tête vers la fenêtre.

-Volte !

J’ouvre précipitamment la fenêtre et Volte se précipite vers moi dans un bruissement d’ailes.

-Gros oiseau était si triste ! Gros oiseau ne me voyais pas ! Volte était si seul… Je ne savais pas quoi faire !

Volte est si agité que ses plumes sont toutes ébouriffées. Je le rassure en caressant doucement son plumage.

-Chut Volte, je suis désolée. Ça ne se reproduira pas ! C’est promis !

-Gros oiseau ! Gros oiseau !

Volte répète mon prénom inlassablement et je me sens de plus en plus coupable en voyant l’état d’anxiété de mon petit compagnon.

-Eh bah dit donc, tu en fais du raffut dès le matin, me raille une voix.

Catiel, comme toujours. Même s’il est désagréable, je suis contente de l’avoir à mes côtés pendant cette journée.

-Que veux-tu, il est difficile de perdre les mauvaises habitudes !

-Ouais, ben il serait temps que tu fasses un effort, non ? Ça commence à devenir lassant !

-Parle pour toi !

On regagne notre place en se disputant. Mais grâce à cette interruption, Volte s’est calmé et il s’est de nouveau niché dans le creux de mon épaule. Ça doit être sa place préférée.  Je me demande si Catiel est intervenu exprès. Je suppose que oui mais il ne me l’avouera jamais. C’est alors que le prof entre. Je jette un coup d’œil à mon emploi du temps : j’ai deux heures de « contrôle des éléments » avec Monsieur Fernel.

 

Ça fait une demi-heure que le cours a commencé, et Catiel dors déjà sur sa table… Enfin au moins il assiste au cours. Dès que celui-ci a commencé, les élèves se sont détournés de nous pour se concentrer sur ce qu’était en train de dire le prof. J’ai essayé de faire comme eux mais j’ai décroché au bout de deux minutes. Résultat je suis en train de gribouiller des personnages de mangas sur mon cahier. J’avoue que je ne suis pas peu fière… Les plis des vêtements ne sont pas trop mal et une vraie dynamique se dégage de mon dessin. J’accentue un peu une ombre ou deux et mon dessin est terminé. C’est à ce moment-là que Volte se manifeste.

-Gros oiseau ! Je veux voler !

Le prof me jette un regard assassin.

-Mademoiselle Layne, si mon cours ne vous intéresse pas, vous pourriez au moins avoir la décence de vous taire.

Sa voix claque dans un silence tendu.

-Monsieur si vous n’étiez pas si sourd, vous auriez remarqué que ce n’était pas moi mais un oiseau. Vous devriez penser à consulter si vous ne faites pas la différence.

Ça c’est ce que j’aurais aimé dire mais je me souviens encore trop bien de ma dernière punition. Je me contente de m’excuser et j’ouvre la fenêtre pour que Volte puisse aller et venir à sa guise. Ensuite je fais comme Catiel : je mets ma tête entre mes bras et je m’endors.

 

-Vi-vi-ane.

-Moui ? je fais d’une voix endormie.

J’ouvre un œil et relève la tête. Elisa est en face de moi, les bras croisés sur sa poitrine. Elle n’a pas l’air content.

-Qu’est-ce qui se passe ?

-Ça c’est la meilleure ! Viviane, ça fait une demi-heure que la sonnerie du déjeuner a sonnée ! Je m’inquiète et quand je décide d’aller voir si tu es encore vivante, je te vois en train de roupiller comme un bébé sur ta table ! Tu te fiches de moi !

-Je suis dé-

-Arrête de tout le temps t’excuser, me sermonne-t-elle, et grandis un peu ! Il est temps que tu prennes tes responsabilités !

Je reste coite, c’est la première fois qu’elle élève la voix contre moi. Je ne sais pas quoi faire. Qu’est-ce que je dois dire ? Je me comporte vraiment comme une gamine, c’est vrai.

-Bon allez, te prends pas la tête Viviane. Je ne t’en veux pas mais il fallait quand même que je dise quelque chose !

Elle fait une moue boudeuse et je comprends que je l’ai inquiétée beaucoup plus que je ne le pensais au départ… Je me lève donc et je dis d’un ton enjoué :

-Bon, allez pour me faire pardonner, je te propose de faire une soirée pyjama vendredi soir !

-Une soirée pyjama ?

-Ouep ! Tu n’as jamais fait ça ? Tu viens en pyjama dormir dans ma chambre, et on se raconte pleins de trucs de filles en grignotant pleins de cochonneries !

Elle hésite un instant, puis me répond en riant :

-D’accord ça marche, mais tu te charges de la bouffe !

-Marché conclu !

-Allez, rassemble tes affaires, on doit déjeuner et parler du comité d’organisation pour la compétition. Tu avais l’air intéressée.

-Ouep ! J’aimerais bien en faire partie !

-Super ! Alors c’est parti ! Direction ma classe.

 

Nous quittons donc la salle de classe et nous dirigeons vers la classe alpha. Cette fois je vérifie bien que Volte est avec moi et voyant que je fais attention à lui, il entonne un petit chant mélodieux. Elisa et moi entamons une conversation sur la couleur qui va le mieux aux brunes. Nous sommes réconciliées, Volte est avec moi, j’ai un projet amusant en tête, tout va donc pour le mieux.

 

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cette histoire a été entièrement inventée, merci de respecter l'auteure et de ne pas vous servir de ce texte à des fins personnelles

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