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Blog contenant des histoires inventées et des poèmes

chapitre 17

Durant les deux semaines qui ont suivies la proposition d’Elisa, j’ai été overbookée. Finalement le comité d’organisation ne réunissait qu’une quinzaine d’élèves pour toute l’école et évidemment étant une delta, toutes les responsabilités me sont tombées dessus. J’aurais dû m’y attendre mais stupidement je pensais que j’aurais juste quelques trucs à peindre ou des formulaires à remplir… Je me souviens encore de la tête de Madame Gritel lorsque j’ai dû lui demander de rater tous les cours de l’aprèm pour pouvoir boucler le projet… Enfin elle ne pouvait pas refuser, après tout je m’investissais pour l’école.

 

-Viviane !

Me revoilà rappelée à l’ordre alors que j’avais enfin quelques minutes de pause.

-Oui, qu’est-ce qu’il y a ?

-La classe phi n’a toujours pas rempli son formulaire et du coup on ne peut prévoir le déroulement des épreuves !

-Mais j’ai envoyé quelqu’un il y a dix minutes, non ?

-Il est revenu les mains vides… Les phis lui ont ri au nez parce qu’il était de rang inférieur.

-Personne d’autre ne peut s’en charger ?

-Non, vous… euh… tu es la seule à être de rang supérieur.

Je soupire. J’ai eu un mal de chien à les faire arrêter de me vouvoyer. Et en plus me voilà en charge de devoir aller parler à ces têtes de mules de phis… Ils vont m’entendre, j’ai pas que ça à faire moi ! Je me dirige vers la classe des phis lorsqu’une bêta en charge du matériel m’interpelle.

-Viviane, on n’a pas assez de bâtons pour la course de relais !

-Il en manque combien ?

-La moitié !

-C’est-à-dire ?

-Euh… dix.

-Alors charge un zéro d’aller en ville pour en acheter. Qu’il passe en salle des profs, ils lui donneront un laissez passez s’il dit que c’est pour le comité d’organisation.

-D’accord ! Merci !

A peine réglé ça que me voici devant la salle des phis. Je rentre brusquement en interrompant le prof de maths en plein cours.

-Désolée de vous déranger Monsieur, mais je fais partie du comité d’organisation et j’ai besoin que chaque élève de cette classe rende un formulaire d’urgence.

Mon ton pressant et mon regard furieux, combinés à la couleur de mon uniforme font que les élèves remplissent sagement leurs formulaires. Malheureusement les phis sont plutôt nombreux et le temps qu’ils se concertent pour qui fera quoi, une demi-heure est déjà passée.

Les formulaires en main, je retourne dans la salle allouée au comité. Et à peine entrée c’est de nouveau une foire aux questions qui se presse à mes côtés.

-Viviane, tu as les formulaires ?

-Viviane, il nous manque une autorisation pour pouvoir faire la chasse au trésor piégée dans le parc !

-Euh… Quelque chose à abimer la piste de course pendant la nuit ! On ne peut pas faire le 200 mètres !

Je suis donc condamnée à répondre à toutes les questions en même temps.

-Oui j’ai les formulaires, débrouillez-vous pour que les horaires de chaque épreuves soient ordonnés à la minute près. Vous avez une heure ! Et pas de discussion, on ne peut pas se permettre de perdre plus de temps ! L’autorisation de qui ?

-Le jardinier ! On risque de piétiner ses parterres de fleurs…

-J’y vais alors. Et intervertissez la piste du 200 mètres avec celle du saut d’obstacle.

 

En allant voir le jardinier, je croise Catiel dans le couloir. Il m’ignore superbement. Même pas une petite pique, ou une petite vanne. Rien. Je comprends qu’il soit fâché… En deux semaines je n’ai pas eu le temps de lui consacrer une seule nuit, soit j’étais trop occupée, soit j’avais besoin de sommeil.  Même Volte ne me supporte plus. Il reste au sommet de mon crâne ou vole aux alentours mais évite à tout prix de me parler. Du coup je suis de mauvaise humeur, et je houspille le jardinier comme jamais. Finalement il me donne son autorisation à condition que celui qui marche dans ses fleurs soit immédiatement disqualifier. C’est un peu dur mais je n’ai pas le choix. Tout doit être prêt pour demain. Et l’après-midi est déjà avancé.

 

Une fois de retour dans la salle du comité, un élève m’appelle à nouveau pour vérifier la liste des installations à faire le lendemain matin, et les quantités de nourritures nécessaires pour le gouter de chaque participant.

-J’arrive, je dis d’une voix fatiguée.

-C’est hors de question ! Tu poses tes fesses sur une chaise et tu prends une pause de quinze minutes. C’est un ordre !

Dieu soit loué, Elisa vient de me sauver. Elle s’assoit sur une chaise à côté et me tend une boisson énergisante et des biscuits.

-Merci Liz, tu me sauves !

-Arrête de m’appeler comme ça ! On dirait une gamine…

-Ah tu trouves ? Moi j’aime bien. Ça te donne un côté mignon…

-Tu oses me dire que je ne suis pas mignonne ?

Elle me fait les gros yeux et on éclate de rire.

-En tout cas je suis désolée de t’avoir entraînée dans tout ça… Je ne pensais pas qu’on t’en demanderait autant ! Par contre ça va être giga cette année !

-J’espère bien après tout le mal qu’on s’est donné.

Je m’adresse ensuite aux personnes réunies dans la pièce.

-Bon allez tout le monde, je fais une vérification de ce que vous avez fait et ce sera terminé. Je crois qu’on ne pourra pas faire plus ! Et surtout prenez une bonne nuit de sommeil, vous en aurez besoin pour demain. Au fait, quelqu’un a vu les brassards que l’on portera pour attester que  nous sommes du comité ?

-Je les ai !

-Super distribue-les à tous alors.

 

Me voilà enfin de retour dans ma chambre. Les vérifications ont encore pris deux heures… Je m’effondre sur mon lit, incapable de bouger un seul muscle. Je m’endors toute habillée.

Je rêve alors que quelqu’un m’ôte mes chaussures et mon uniforme, puis remonte la couverture sur moi.

-Catiel ? je marmonne dans mon sommeil.

Mais on dépose alors un léger baiser sur les lèvres et de nouveau je suis happée par les bras de Morphée.

 

-Driiiiig !

J’essaye vaguement d’éteindre la sonnerie et regarde l’heure. Il est cinq heure du mat’…

-Oh mon Dieu… Je suis complètement vaseuse ce matin.

Je m’extirpe avec difficulté de sous les draps lorsque l’on toque à la porte.

-C’est ouvert !  je crie.

Je commence à m’habiller lorsque la voix d’Elisa me coupe dans mon élan.

-Mais qu’est-ce que tu es en train de faire Viviane ?! Tu mets ta jupe à l’envers ! En plus aujourd’hui tu es censée mettre un survêtement !

-Ah ? J’avais zappé.

Je cherche vaguement mon survêtement dans mon armoire quand le bras d’Elisa se pose sur mon épaule.

-Viviane, tu as posé ton survêtement sur ton bureau.

Ah oui, effectivement.  Je suis complètement « out » décidemment…

-Désolée…

-Euh… Tu vas bien Viviane ? Tu es sûre ? Tu ferais peut-être mieux de te reposer. Laisse-moi m’occuper de tout. Après tout, les épreuves ne commencent qu’à dix heures alors dors jusque-là.

-Merci, je t’avoue que je risque d’être plus une gêne qu’autre chose.

Elle me guide sur mon lit où je m’écroule comme une masse. Elle est encore en train de me border que je dors déjà.

 

C’est un chant d’oiseau qui me réveille. Le soleil entre à présent à flot par la petite fenêtre et je suis parfaitement en forme.

-Volte c’est toi ?

-Gros oiseau est enfin réveillé ! Volte a un message pour gros oiseau ! Tu dois rejoindre le stade rapidement maintenant sinon tu seras en retard pour le discours de présentation de la compétition.

Pour la deuxième fois de la journée, je consulte mon réveil.

Dix heures moins le quart !

J’enfile à la hâte ce qui me tombe sous la main –une robe blanche a priori–, je me brosse les cheveux et me passe un peu d’eau sur le visage avant de sortir précipitamment. Je ne le ferais jamais à temps ! Sauf si je vole… Je n’hésite qu’un quart de seconde. J’ouvre la fenêtre du couloir, et saute par la fenêtre. Je déploie mes ailes et m’élève rapidement. Je survole le bâtiment, et bientôt j’arrive en vue du stade. Une estrade a été placée au milieu du terrain. C’est que l’on annoncera les scores mais c’est également l’endroit où je dois faire mon discours. J’accélère un peu mais Volte a du mal à me suivre. Je le prends dans mes mains en coupe et accélère encore plus. Je passe juste au-dessus de la foule d’élèves, qui se retournent tous d’un seul mouvement pour me voir passer. Les autres élèves du comité sont déjà rassemblés, il ne manque plus que moi. Je me pose juste devant eux et m’aperçois tout à coup du silence qui règne. Tout le monde est bouche bée et me fixe admirativement. Je me retourne pour être sûre que c’est bien moi que l’on regarde avant de me rendre à l’évidence. Je suis splendide. On dirait vraiment un ange : mes longs cheveux cascadent en boucles dorées et ma robe, toute en voiles, me donne une silhouette féérique – ou devrais-je dire, angélique. Les ailes aidant, on dirait vraiment un ange tombé du ciel. Je m’avance un peu, et soudainement un tonnerre d’applaudissement résonne dans l’air.

 

Les élèves applaudissent si fort que l’on n’entend presque pas quelqu’un crier : « Viviane Layne ! Vous êtes en état d’arrestation ! Ordre du roi ! »

Un groupe de soldats est en train d’arriver au pas de course et déjà je suis entourée de toute part. Aucune échappatoire possible. Je cherche Catiel des yeux pour le voir une dernière fois… Nos regards se croisent et je forme les mots « Je t’aime » silencieusement. Les soldats se saisissent alors de moi, entravent mes ailes et me lient les poignets à l’aide d’un sortilège, avant de me donner un grand coup derrière la tête. Tout devient noir.

 

 chapitre suivant 

cette histoire a été entièrement inventée, merci de respecter l'auteure et de ne pas vous servir de ce texte à des fins personnelles

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