Blog contenant des histoires inventées et des poèmes
Je rêve. Encore et toujours. Je rêve que je vole sauf … qu’en fait je vole vraiment !!
-Merde ! Comme je redescends ?! J’ai peur !
Aussitôt dit que je m’écrase au sol.
-Aïe, aïe, aïe, mes fesses ! Heureusement qu’il y avait de la mousse … de la mousse ?! Mais où est-ce que je suis ?
Je me pince. Je me pince plus fort. Aïe ! Un bleu apparait. C’est donc vraiment la réalité ! Moi qui avais toujours rêvé ce genre d’histoire… D’un coup quand ça nous arrive c’est beaucoup moins drôle ! Avis aux amateurs : ce genre d’histoires c’est beaucoup mieux quand on les lit. Je n’ose imaginer ce qui va me tomber dessus.
Une forêt à perte de vue, toute dans les tons émeraudes avec une lumière dorée qui traverse l’épais feuillage. Je suis au bord d’une clairière, et au centre il y a un lac magnifique : son eau est si transparente, un cristal de roche à l’état liquide. L’eau miroite doucement et elle chante une douce mélodie. La perfection de l’instant est si irréelle … Comme si toute la beauté du monde avait décidée de se réunir au même endroit, au même instant.
Je m’approche timidement et regarde mon image dans l’eau. Enfin ce qui est censée être mon image parce que ça ne me ressemble pas, mais alors pas du tout ! Je reconnais les trains de mon visage : de longs cheveux blonds ondulés encadrant un visage ovale, des yeux bleus qui pétillent, quelques taches de rousseurs que je déteste au bout d’un nez que l’on ne peut pas décrire tellement il est banal. Mes seuls traits vraiment caractéristiques c’est une rougeur quasi permanente sur les pommettes et des lèvres plutôt roses foncées. Je suis grande pour une fille et dans la norme au niveau poids. Sauf que là je suis plus du tout dans la norme ! J’ai une paire d’aile qui dépasse de mes épaules ! Et pas les petites ailes des angelots sur les peintures, non de grandes ailes blanches dont les plumes irisées étincellent d’une lumière intérieure.
Un peu le rêve de tout homme –ou de toute femme. Sauf que moi j’ai jamais vraiment voulu voler, ni avoir des ailes et encore moins qu’on…
-Halte ! C’est elle ! Attrapez-la !
…Me coure après avec des épées et des lances à la main !
-Capturez-la, le roi la veut ! Vous n’avez pas le droit d’échouer !
-Mais j’ai rien fait moi !
Et sur ces mots, je fais ce que toute personne censée aurait fait … fuir !
Je cours de toutes mes forces, je m’élance à travers les arbres, saute par-dessus les buissons, trébuche, me relève. J’ai le souffle court, la nausée me vient, ma gorge me brule. Je n’ose même pas me retourner tellement j’ai peur. Ça fait moins de deux minutes que je cours et je n’en peux plus. Il faut dire que la course à pied n’a jamais été mon fort, plutôt le badminton. C’est bien le moment de penser à ça ! Des fois je m’énerve.
-On l’aura bientôt ! Elle s’essouffle !
Jamais ! Ils ne m’auront pas !
-Aaaaaaaaaaaaaaah !
Je tombe dans le vide ! Je vois le sol … mais il n’est plus sous mes pieds et je tombe comme une pierre du haut d’une falaise.
-Hahaha ! Un gros oiseau qui ne sait pas se servir de ses ailes !
Je rêve ou … un oiseau vient de me parler ! Et je l’ai compris !
-T’es malin toi ! Je fais comment ?!
-Hahahaha !
Je respire, ferme les yeux et naturellement ma chute s’arrête. Je sens le vent mais je ne tombe plus.
L’oiseau continue : « Tiens voilà que le gros oiseau plane, il faudrait un jour qu’il batte des ailes un jour. C’est inné gros oiseau, tu dois te faire confiance et retrouver tes instincts ! »
Je m’ouvre alors au vent, au ciel et à mes ailes….
J’éclate de rire ! Je tourbillonne et virevolte dans les airs ! Dire qu’il y a quelques minutes à peine j’aurais été bien en peine de faire un seul battement !
Mais là je sens le vent souffler dans mes plumes, je sens celles-ci onduler, s’adapter aux modulations du vent. C’est comme un chant. Le moindre muscle de mes ailes est sollicité, je le ressens tout au fond de mon cœur. Comme si je l’avais toujours su. Je sais comment il faut incliner l’aile pour bien prendre le vent, tourné sur moi-même, virevolter, m’élever. Mon corps adapte sa position pour avoir le plus d’aérodynamisme possible. Et mieux que tout, je comprends les oiseaux !
-Hihi une nouvelle amie !
-Regarde ses grandes ailes !
-Elle apprend vite !
-Elle a une tête bizarre … elle n’a même pas de bec.
Je les entends aussi discuter entre eux … Ils parlent du temps, de l’amour, du ciel et de la joie de voler … Et je suis comme eux. Ils m’apprennent sans s’en rendre compte, je les vois faire un mouvement et aussitôt je suis aussi capable de les reproduire ! C’est fantastique de voler finalement.
Je commence du coup à voir le monde autour de moi, puis je vois la hauteur où je suis et là je panique.
-Maman y a un gros oiseau qui est tombé du ciel !
-Arrête Sylvia, les oiseaux ne tombent pas.
-Si, même qu’on aurait dit un ange, trépigne Sylvia.
Sa mère soupire, sa fille n’arrête pas de voir des fées et des lutins partout … et maintenant un ange !
-Très bien Sylvia tu peux aller te promener, si tu avais envie de sortir ce n’était pas la peine de sortir une histoire aussi aberrante ! dit-elle en regardant s’éloigner Sylvia qui s’en va en courant.
-Pfff un ange, c’est tout de même pousser la plaisanterie un peu loin.
Sylvia s’était mise à courir dès que sa mère lui avait permis de sortir : elle venait de voir un ange tomber du ciel, il fallait qu’elle le confirme de ses propres yeux. Instinctivement elle se dirigea vers la rivière, supposant qu’il devait être tombé pas loin.
Elle déboucha sur la grande pierre plate surplombant une petite cascade. A ses pieds un bassin peu profond où une forme blanche s’étalait.
-Hé … commença-t-elle mais elle s’arrêta en voyant la silhouette sortir de l’eau. Ses vêtements étaient étranges : une sorte de jupe très courte et plissée et une tunique à manche courte. Pas à la mode du tout ! Même plutôt très très démodé, enfin on n’est pas en ville donc ce n’est pas si grave pensa Sylvia. Cependant la silhouette était captivante. De merveilleuses ailes se logeaient entre les omoplates de l’ange et il –elle !- avait de longs cheveux blonds. L’eau ruisselait tout autour d’elle mais elle avait un air contrarié et inquiet qui déformait son visage.
-Mademoiselle l’ange ? Vous allez bien ?
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cette histoire a été entièrement inventée, merci de respecter l'auteure et de ne pas vous servir de ce texte à des fins personnelles