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Blog contenant des histoires inventées et des poèmes

chapitre 3

Le vent me fouette les oreilles et je vois le sol se rapprocher à une allure grandissante, mais je suis incapable d’esquisser le moindre geste. La peur me paralyse, je suis comme anesthésiée. Sauf que … un miroitement m’attire du coin de l’œil : une rivière ! Inconsciemment mes ailes effectuent un battement et je me retrouve dans l’eau jusqu’au cou.

 

-Mademoiselle l’ange ? Vous allez bien ?

 

Une petite fille me regarde du haut d’un promontoire.

 

-Euh … Oui … Mais je ne suis pas un ange !

-Ben si vous avez des ailes dans le dos, rigole-t-elle.

-On peut voir ça comme ça effectivement. Tu veux bien m’aider ?

-Bien sûr ! Dis, tu pourquoi tu es tombée du Paradis ?

 

Je n’aime pas mentir mais cette petite fille croit tellement que je suis un ange… « En fait tu sais au Paradis on s’ennuie des hommes, quand leur âme vont au Paradis ils sont tellement heureux et nous n’avons plus rien à faire. Mais la détresse humaine sur Terre est toujours si grande … Alors je me suis enfuie et suis venue sur Terre pour vous aider », fais-je en lui lançait un clin d’œil.

-Ouah ! Comme c’est gentil, mais dans ce cas tu as fait une fugue ! C’est pas bien mademoiselle l’ange, me gronde-t-elle gentiment.

-Tu as raison, mais appelle moi Viviane d’accord ?

-Oui ! Allons chez moi !

 

Elle me prend par la main et m’emmène le long d’un sentier qui parcourt les bois. Bientôt une petite maison se dresse devant nous.

-Mamaaaan !

-Tiens déjà de retour Sylvia ? Je pensais que tu jouerais plus longtemps dehors.

La jeune femme qui vient de parler a l’air très fatiguée, elle parait trop jeune pour avoir déjà eu un enfant. Elle tourne les yeux vers moi …

 

« -Antinéa je t’aime !

-Moi aussi tellement … Mais je suis enceinte et nous ne sommes pas marié ! Que vont dire nos parents ?

-Ne t’inquiète pas, ils comprendront, après tout on s’aime si fort. »

Je vois une autre scène, puis comme un kaléidoscope des images me parviennent.

« Pourquoi m’a-t-il abandonnée ? Que vais-je faire de notre enfant ? Je ne saurais jamais l’éduquer correctement ! »

« Elle me demande tellement de travail, je suis si fatiguée … »

« Pourquoi n’ai-je pas le droit à un peu de repos ? Pourquoi m’a-t-il abandonnée ? Je suis si seule …et Sylvia si pleine de vie ! »

 

-J’ai ramené l’ange tombé du ciel maman !

Je viens de reprendre pied dans la réalité, que signifient ces images ? La jeune femme de mes visions ressemble tellement à la mère de Sylvia.

-Elle dit qu’elle s’appelle Viviane !

-Oh bonjour mademoiselle, je m’appelle Antinéa, Sylvia est ma fille, me dit-elle avec un doux sourire.

 

 

 

-Bon maintenant que Sylvia est couchée, parlons un peu.

Un bon feu crépite dans une cheminée. Je remets une buche et les flammes lèchent le bois avidement.

-Excusez-moi de m’être imposée. Je vois bien que vous ne croyez pas que je suis un ange et vous n’avez pas tort. Mais Sylvia avait l’air si heureux que je ne voulais pas gâcher son bonheur.

-Elle est toujours comme ça, à voir des lutins, des êtres magiques partout. Mais merci pour elle. Elle est souvent seule donc je suis contente qu’elle ait pu s’amuser un peu.

Elle fit une longue pose, comme si ce qu’elle avait à dire était très difficile.

-Vous êtes une Magic, n’est-ce pas ?

-Une Magic ? Qu’est-ce que c’est ?

-Vous ne savez pas … Mais tout le monde le sait ici !

-Je suis désolée, je viens d’un autre pays.

Je revois mon père, ma mère et mes frères et sœurs. Ils me manquent déjà. Leurs visages souriants défilent.

-Oh je vois. En ce cas vous devriez aller à la capitale, peut-être que vous trouverez des réponses à vos questions.

-Mais je n’en ai pas !

-Alors ça ne tardera pas. Vous avez eu de la chance d’être tombée sur nous parce que d’autres vous auraient déjà livrée à la police.

-A la police ?!

-Je suis désolée je ne peux pas vous en dire plus. Surtout que vous êtes une étrangère. Je vous en supplie, partez maintenant avant que ma fille se réveille.

-Mais … ?

Elle a l’air d’avoir si peur. Qu’est-ce qui peut bien la terrifier ainsi ? Mon cœur me pince, je ne pensais pas être rejetée sitôt arrivée.

-Eh bien je suppose que je n’ai pas le choix. Pouvez-vous juste m’accorder une faveur avant que je parte ?

Je n’attends pas sa réponse et enchaine : « S’il-vous plaît prêtez-moi des vêtements. Je n’ai rien à me mettre autre que mon uniforme et étant étrangère je n’ai pas vraiment envie que l’on me pointe du doigt. »

-Je pense pouvoir vous prêter une vieille robe, par contre elle ne doit pas être de la dernière mode, sourit-elle tristement.

Elle se dirige vers un vieux coffre et fouille dedans. Elle en ressort une tunique courte bleue pâle, une jupe bleue et blanche et des bottes.

-Voilà, ça devrait vous aller.

-Merci !

Elle veut vraiment se débarrasser de moi rapidement. Je prends les vêtements, et me dirige vers la porte.

-Vous ne les mettez pas ?

-Je dois d’abord faire disparaitre mes ailes. Ce ne sera pas une mince affaire alors je préfère avoir du temps devant moi.

J’ai la main sur la poignée de la porte maintenant. « Vous savez vous n’êtes pas seule, votre fille est à vos côtés. Peut-être qu’elle vous fatigue mais tous les enfants sont pareils. Ils ont envie de découvrir le monde et d’expérimenter tout un tas de choses. Et puis, ne vous offre-t-elle pas son sourire chaque jour ? Sa joie de vivre n’est-elle pas communicative ? Vous vous chagrinez de ce que vous n’avez plus et que vous n’aurez jamais, il serait temps maintenant de regarder ce que vous avez et qui est cher à votre cœur. »

Sur ces mots, j’ouvre la porte et je sors. Sans me retourner. Adossée à la porte j’entends Antinéa qui sanglote doucement. Mais son cœur s’est réchauffé. Je le sens dans mon cœur, comme s’il m’était naturel de ressentir la peine des gens s’apaiser.

Je m’éloigne doucement et m’enfonce dans la nuit sans étoile. Je n’ai pas peur. La forêt ne me fera pas de mal, j’en suis certaine. Seule les hommes pourraient me trahir.

 

Mes ailes m’ont portées en haut d’un arbre, sur une grosse fourche dominant la forêt qui s’étend sous mes yeux. Je m’imagine sans mes ailes, je les vois disparaitre en moi. Maintenant je peux m’adosser au tronc en toute tranquillité. J’écoute la nuit et suis le conseil que j’ai donné plus tôt à la jeune femme : penser à ce que j’ai et non ce que j’ai perdu.

Je suis arrivée dans un autre monde que je ne connais pas, je suis sûre que ce n’est pas pour rien. Peut-être Dieu m’a-t-il écoutée.  Peut-être m’a-t-il accordé le vœu de tout homme qui est d’avoir un peu plus d’aventure dans sa vie. Ou alors c’est juste une coïncidence. Mais … ma famille, la reverrai-je un jour ? Je préfère ne pas y penser. Je sanglote, puis éclate.

-Dieu !!! Pourquoi me laisser seule dans ce monde ! Pourquoi ?!

La nuit me chuchote en réponse un nom … Ilinia …

 

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cette histoire a été entièrement inventée, merci de respecter l'auteure et de ne pas vous servir de ce texte à des fins personnelles

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