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Blog contenant des histoires inventées et des poèmes

chapitre 3

Je suis claquée… On ne peut décemment pas appeler ça une chambre. Un dépotoir, oui, une décharge, oui, mais une chambre, absolument pas ! Il y en a partout ! Et je ne sais pas vraiment où tout se range. Enfin commençons par le début.

J’accroche mon uniforme à un cintre -trouvé par miracle- pour qu’il ne se froisse pas et j’enfile un tee-shirt de Daiki après avoir réussi à accéder bon gré, mal gré à l’armoire.

-Daiki-chi ?

-Oui Kalista ? Un problème ?

-Ils sont où les sacs poubelles ? Et tu as un panier de linge sale ?

-Je t’apporte les sacs, et vas dans la salle de bain pour le panier. Il est sous le lavabo normalement.

J’entre dans la salle de bain, et effectivement, le panier de linge sale est sous l’évier. Par contre il est minuscule ! Je ne sais pas si tout tiendra dedans. Je soupire.

En sortant de la salle de bain, un bruit sourd me fait sursauter.

-Daiki ? Tout va bien ?! Tu es blessé ? je m’inquiète.

-Euh non, non, juste dû retourner les casseroles pour trouver les sacs poubelles.

-Qu’est-ce que les sacs poubelles font dans le placard des casseroles ?!

-Je ne suis pas très organisé…

-Je vois ça. Je sens que je vais être obligée de rester ici demain…

Je chantonne gaiement. Enfin une bonne raison pour louper les cours ! Je dirais à mon prof principal que j’ai dû aménager mon appartement et que j’avais oublié d’aller en cours. L’excuse parfaite !

-Tu comptes vraiment sécher ?

Il s’adosse au chambranle de la porte et me regarde d’un air inquiet.

-Bien sûr !  Il n’y a pas mort d’homme ne t’inquiètes pas.

-Ben justement… Les profs sont super sévères à Akakita.

- Ce sera jamais pire que ce que j’ai déjà vécu. En tout cas, ça sent super bon !

En effet, une bonne odeur de viande grillée et de légume poêlé flotte dans l’air.

-Ah oui, je m’y remets, ce serait dommage que ça crame.

 

Mon panier de linge sale et mon rouleau de sacs poubelles à la main, je me sens mieux armée. Je jette tous les sachets de bonbons déjà ouvert –depuis combien de temps, c’est un mystère– et les autres je les balance dans le couloir. J’en profite pour déblayer les vêtements, et en dessous je retrouve encore des objets disparates : des canettes, des livres, des stylos et même une batte de baseball !

Je commence à croire que je n’en verrais jamais la fin…

 

 

Je suis assise en face de Daiki, et nous mangeons en silence. Il m’a fallu deux heures pour ranger et encore une autre pour nettoyer la chambre. Une vraie porcherie. Mais du coup maintenant il faut que je range tout le surplus entassé en belles piles bien nettes. Mais je n’avais plus le courage de le faire.

Le silence s’étire.

-Tu m’en veux ?

Il me jette un regard noir. Oula. Si jamais un regard pouvait tuer, il aurait réussi à tuer une nouvelle fois mon cadavre.

-C’était pas grand-chose tout de même… Faut pas prendre la mouche pour ça. Ce n’était qu’une petite bourde, je ne pouvais pas savoir.

-Tu as ruiné une édition limitée et autographiée de mon auteur préféré ! C’est super rare, je n’arriverais plus jamais à retrouver la même ! En plus ça m’a couté une fortune !

Je toussote, gênée.

-Au moins tu as la décence de paraitre désolée.

-Mais c’était sous une telle pile de cochonneries je ne pouvais pas deviner.

On se fixe mutuellement dans les yeux et on finit par soupirer tous les deux. On parle alors  tous les deux en même temps.

-Bon, je suis désolée, j’aurais dû faire plus attention, tu me préviendras avant la prochaine fois, d’accord ?

-Ce n’est pas que des livres… En plus je pourrais toujours les lire et le boulot que tu as fait dans la chambre est fantastique ! Comparé à ça, ce n’est pas si grave.

On se relève les yeux, étonnés. Et de nouveau on se met à rigoler. Avec un peu de peine au départ puis avec un rire plus franc.

-Et si on allait se coucher ? Perso je suis complètement claquée.

-Tu m’étonnes ! Mais j’ai des leçons pour demain, je n’ai pas eu le temps de les faire du coup.

-Ah, désolée. Alors travaille bien !

-Bonne nuit.

 

Je m’allonge dans les draps et soupire de bonheur. Ce lit est trop confortable ! Enfin je suis tellement fatiguée que j’aurais pu dormir par terre sans problème. Mais là, je me sens comme sur un petit nuage, et je tombe endormie sans m’en apercevoir.

 

 

-Driiiiiiiing ! Driiiiiiiiing !

Je me lève en sursaut. C’est quoi ça ?! Je suis où ?!

Peu à peu les évènements me reviennent en mémoire. Je suis hébergée chez Daiki-chi après qu’il m’ait sauvé de punk.

-Driiiiiiiing ! Driiiiiiiiing !

Je secoue Daiki.

-Daiki-chi ? C’est ton réveil ? Eteins-le !

Il remue dans son sommeil et grogne.

-Hein ? L’est quelle heure ? Laisse-moi me rendormir, j’ai sommeil.

Et il se retourne.

Bon sang ! C’est pas possible…

-Driiiiiiiing ! Driiiiiiiiiing !

La sonnette ! Je finis enfin par comprendre. Je ne suis pas si lente d’esprit d’habitude : il ne me faut que vingt secondes pour me réveiller. Peut-être que la paraisse de Daiki m’a contaminée.

De nouveau on s’excite sur la sonnette. Je me précipite  vers le porte en criant : « J’arrive ! Une minute ! ».

Je tourne la clé dans la serrure et ouvre la porte. Devant moi un lycéen en uniforme –notre lycée a priori- me fixe bizarrement. Je baisse les yeux sur ma tenue et vois que je ne suis pas habillée ! Juste le tee-shirt de Daiki. Heureusement qu’il m’arrive aux cuisses.

-Désolée pour ma tenue, je viens juste de me lever. Vous voulez ?

-Sukimoto est là ?

-Sukimoto ?

Je mets un instant pour comprendre.

-Ah tu veux dire Daiki-chi ! Oui il est là, par contre impossible de le réveiller. Une vraie marmotte. Enfin entre, je suppose que tu es un de ses amis ?

-Oui. Kaoru Mikene, enchanté.

Il s’incline devant moi et je fais de même en me présentant : « Kalista Sumire, enchantée. »

Je me retourne et me dirige vers la chambre quand Daiki en sort.

-Enfin levé ?! Tu en as mis du temps… C’est un ami à toi : Mikene-kun.

-Mikene ? Tu aurais dû me le dire plus tôt !

Il se met alors à courir partout. Je le vois passer de la salle de bain à la chambre, tantôt une brosse à dent à la bouche, tantôt un peigne à la main…

-Kalsita, où tu as mis mes sous-vêtements ?

-Dans le tiroir en bas de l’armoire.

-Et mon uniforme ? Bon sang tu aurais pu me prévenir.

-Dans la penderie ! Et si tu t’étais réveillé plus tôt je te l’aurais dit tranquillement.

Enfin il s’enferme dans la chambre pour s’habiller. Mikene me regarde bizarrement.

-J’ai quelque chose sur le nez ?

-Euh non, je me demandais juste qui tu étais. Sa petite amie ?

-Pas vraiment non… Sa nouvelle coloc plutôt.

-Coloc ?! Sukimoto ne m’a jamais dit qu’il en cherchait une !

-Il n’en cherchait pas… C’est arrivé comme ça, c’est tout.

-Je vois.

Le silence s’étire. Mikene est lui aussi plutôt grand et a des cheveux noirs mais là s’arrête la ressemblance avec Daiki. Ses trais sont plus carrés, moins rond, et c’est peut-être méchant à dire, mais il a aussi plus de boutons !

-Au fait, pourquoi tu es venu ?

-Ben Sukimoto et moi allons ensemble au lycée. D’ailleurs on va finir par être en retard s’il ne sort pas vite.

Sur ces mots, parfait timing, Daiki sort de la chambre.

-C’est bon je suis prêt, désolé pour l’attente.

-Super, maintenant va falloir qu’on coure pour pas être en retard.

-Merde il est déjà si tard ? Tu es sûre que tu ne viens pas aujourd’hui Kalista ? dit-il ensuite en s’adressant à moi.

-Oui oui, je réponds évasivement.

Mais tout de suite Mikene enchaine.

-Venir ?

-Oui je vais au même lycée que vous.

-Tu sèches ?

-Oui ! Pourquoi tout le monde est étonné quand je dis ça ? C’est un monde, on peut même plus vivre tranquille !

-Ça va prend pas la mouche. Allez on y go Sukimoto !

-Bonne matinée Daiki-chi.

Ils sortent tous les deux en claquant la porte mais j’ai le temps d’entendre Mikene dire : « Mais c’est qui celle-là ? Qu’est-ce qui te prend tout à coup ? ».

Je sens que je vais avoir le droit à un petit interrogatoire un jour  ou l’autre… Bon allez, j’ai du ménage à faire, et après je dois me trouver un petit boulot. Je trouverais surement un truc dans un café ou autre. Mais je peux pas être nourrie-logée-blanchie gratuitement. En plus j’ai rien à me mettre et je n’ai pas de portable… Une looongue journée m’attend.

 

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cette histoire a été entièrement inventée, merci de respecter l'auteure et de ne pas vous servir de ce texte à des fins personnelles

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