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Blog contenant des histoires inventées et des poèmes

chapitre 3

Que les fées étaient bavardes ! De vraies pipelettes, pensa Ayani. Mais même si leurs propos étaient totalement inintéressants et dépourvu de toute profondeur, leurs voix étaient un ravissement pour les oreilles.

Peu à peu la nuit tomba et les fées se turent, semblant perdre de leur éclat. Les lumières de leurs ailes s’éteignirent et leurs visages se fermèrent. La seule lumière qui restait provenait… des ailes d’Ayani ! Elles luisaient d’un éclat bleuté et se déployèrent à la lumière de la lune. Elles étaient transparentes et de fines rainures argentées traçaient des lignes complexes et des symboles mystiques sur toute leur surface.

Dès qu’elles les virent, toutes les fées s’écartèrent d’un bond d’Ayani avec la même expression terrifiée peinte sur leurs visages.

-Une pixie de la Nuit !

-Pas possible, elles ont toutes disparues !

-Les pixies de la Nuit sont mauvaises…

Et aussi vite qu’elles étaient apparues, toutes les pixies disparurent, laissant la pauvre Ayani seule au milieu de bois en pleine nuit.

-Sympaaaaa, soupira Ayani. Pile au moment où je me disais que j’étais en train de me faire des amies… Le destin est décidemment bien mauvais avec moi…

Sur ces tristes paroles, Ayani s’enfonça dans les bois, petite silhouette lumineuse et solitaire dans un univers de verdure.

 

Des heures plus tard, Ayani marchait toujours, infatigable. Les troncs étaient désormais plus distants les uns des autres et elle distinguait dans le feuillage des bouts de ciel étoilé.

Elle finit par trouver un arbre auquel elle grimpa, s’aidant à moitié de ses ailes pour voleter, marchant et s’accrochant aux branches au passage.

Elle s’installa dans le creux d’une fourche formée par deux branches et s’allongea sur le dos pour contempler le ciel.

-Suis-je vraiment dans un monde différent ? Les étoiles sont les mêmes… La lune est toujours aussi globuleuse. On dirait qu’elle est triste. Grosse lune, vas-tu pleurer ton désespoir avec moi ? Toi qui contemple le monde d’en haut sans pouvoir y vivre, comprends-tu ma douleur de pauvre adolescente torturée par un vide grandissant ?

A ces mots, sa vision se troubla et de grosses larmes roulèrent le long de ses joues. Pour la première fois elle avait cru entrapercevoir ce qu’était que la camaraderie et l’amitié, et pour la première fois elle était triste d’être seule.

Repliée sur son chagrin, les yeux noyés de larmes, le ciel étoilé pour couverture, Ayani s’endormit.

 

-Soleil… Trop de soleil !

A travers ses paupières fermées, le soleil avait tiré Ayani de son profond sommeil.

Elle s’étira voluptueusement en baillant ouvertement. Tout chagrin de la veille avait  disparu remplacé par l’excitation du jour radieux qui s’annonçait.

Enfin ça c’était jusqu’à ce qu’elle s’aperçoive à quelle hauteur elle était !

-Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu ! Pourquoi ai-je eu la folle idée de grimper jusqu’ici ? Je fais comment pour redescendre moi maintenant ?

Plus elle regardait en bas, et plus elle se sentait malade.

-Non, non, non ! Ne pas regarder en bas…

Mais le vide l’attirait irrésistiblement… Ayani fit un pas hésitant mais elle vacilla une fois, deux fois… puis tomba.

 

Le sol se rapprochait de plus en plus mais Ayani ne criait toujours pas. Elle essayait rationnellement de trouver une solution pour arrêter de chuter. Ce qui en soi ne sert à rien, mais autant terminer sa vie en pensant plutôt qu’en criant, non ? C’est nettement… plus classe. Mais la mort ne voulait toujours pas d’Ayani. Au moment même où elle pensait percuter le sol, une ombre apparue et elle s’éleva à nouveau dans les airs.

-Non, non, non ! Laissez-moi descendre ! Par pitié je ne veux plus voler ou tomber !

-Décidément tu es bien peu reconnaissante pour quelqu’un qui vient d’être sauvée ! fit une voix sarcastique.

C’est alors qu’Ayani remarqua ce qui venait de la sauver : un corbeau ! Un corbeau l’avait attrapée dans ses serres pour éviter qu’elle ne s’écrase.

-Un corbeau ? murmura-t-elle à mi-voix. Un corbeau m’a protégée ?

-Tu crois vraiment qu’un corbeau t’aurait sauvée ? Ces oiseaux sont beeeaaaauuucoup trop bêtes pour ça ! Ils ne pensent qu’à manger et voler.

Au moment où la voix avait prononcé ces mots, un nuage passa devant le soleil et Ayani pu distinguer une silhouette à contre-jour. Un tout petit bonhomme montait le corbeau et la regardait avec un grand sourire… méprisant !

-Un lutin !?

-Quelle insulte ! Tu ne sais donc pas que les Chevaucheurs sont des Phées ?

-Des fées ? Je croyais que les fées étaient des pixies ?

Le Phée la regarda d’un air choqué et grommela à voix basse :

-Pourquoi a-t-il fallu que je sauve la seule Norix arriérée ?!

-Dis-tu pourrais me déposer au sol avant que l’on poursuive cette conversation ? Je ne suis pas très à l’aise en hauteur… Et là on est trèèèèès loin du plancher des vaches !

 

Dès qu’Ayani put enfin poser le pied par terre, elle s’écroula de soulagement.

-Mon Dieu ! Terre bien aimée, j’ai cru ne jamais te revoir.

-Quelle drôle de façon de parler pour une Norix, on dirait une humaine…

-Une humaine ? Au fait, merci de m’avoir sauvée.

Maintenant Ayani pouvait clairement distinguer son sauveur. Il faisait à peu près sa taille, soit environ trente centimètres et était habillé de cuir couleur feuille. En fait, si Ayani ne savait pas qu’il était là, elle aurait pu ne pas le voir tellement il se confondait bien dans son environnement. Mais le plus étonnant était ses oreilles pointues ! Elles dépassaient de ses cheveux châtains en pointant vers le haut.

-Au fait, tu as dit que tu étais quoi ? Une fée ? Pourtant tu ne ressembles pas du tout à celles que j’ai vues hier… et tu n’as pas d’aile !

-Tu vois, c’est pour ça qu’on dirait une humaine ! Tu as les mêmes expressions qu’eux. Là tu parles des Pixies ou fées pour les hommes ; nous nous sommes des Phées : P-H-É-E-S, ou lutins pour les hommes.

-Ah je vois…

-Tu ne sais même pas ça ? Mais où est-ce que tu as été élevée ?

-Je ne viens pas d’ici… Ou plutôt on pourrait dire que je suis née récemment. Enfin c’est ce que pensent les Pixies.

-Que viennent faire les Pixies là-dedans ? Les Norix ne frayent pas avec elles !

-Les Norix ?

Le Phée se prit la tête entre les mains par désespoir.

-Mais qu’est-ce que j’ai fait au Grand Chevaucheur pour mériter ça ?!

-Mériter quoi ? Je suis si désespérante… Ça fait plaisir à savoir. Puisque c’est comme ça, je te laisse ! Merci quand même.

Mais Ayani n’avait pas fait deux pas que le Phée la retint par le bras.

-Attends tu comptes aller où ?

-Bonne question. Là où me guideront mes pas je suppose.

-Dans ce cas, je pense qu’il serait préférable que tu retournes chez les tiens.

-Les miens ? J’ai bien peur que ce ne soit un peu compliqué. Voire impossible en fait.

-Je t’y emmènerais.

-Ah ?

-Oui, je t’emmènerais chez les Norix.

 

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cette histoire a été entièrement inventée, merci de respecter l'auteure et de ne pas vous servir de ce texte à des fins personnelles

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