Blog contenant des histoires inventées et des poèmes
-Bon Dieu ! Vous m’avez fait une de ces peurs.
-On voulait voir comment réagirait la nouvelle petite amie de Sukimoto.
-De Daiki-chi ? De qui vous…
Ils me regardent tous en rigolant. Les amis de Daiki ont voulu me faire une petite farce pour faire ma connaissance.
-De moi ? Vous vous faites des idées, on n’a pas du tout ce genre de rapport, n’est-ce pas Daiki-chi ?
Mais les autres gars ne lui laissent pas le temps de répondre.
-Tu parles ! Tu as vu comme tu l’appelles ? Il y a anguille sous roche c’est sûr !
-Mais je fais la même chose avec Mikene-chan.
Peine perdue, ils ne me croient pas… Je soupire en guise de résignation et change de conversation.
-Au fait vous voulez boire quoi ?
-De la bière ! me répondent-ils tous en cœur.
-Elle est rangée où Daiki-chi ?
-Sous l’évier Kalista.
Je vais dans la cuisine et en revenant, je surprends leur discussion.
-Vous avez vu ? Elle n’a même pas fait remarquer que c’était illégal pour des mineurs… Ou alors elle joue la grande. Vous avez vu sa taille ? Si ça se trouve elle n’est même pas vraiment une lycéenne !
Je me décide alors à entrer avec la bière. Et tant pis de ce qu’ils disent sur moi, je m’en fiche. Ce n’est pas comme si leur avis m’importait.
-Et voilà ! Ces messieurs sont servis.
Je décapsule toutes les bouteilles et me réserve la dernière.
-Tu es sûr que tu peux boire Kalista, s’inquiète Daiki.
-Du point de vue légal ou physiologique ?
Tous me regardent avec des yeux ronds et je décide d’enfoncer un peu le bouchon. Je m’assois tranquillement et prend une première gorgée. Le gout amer me reste un peu en bouche et même si je n’aime pas particulièrement ça, j’y suis habituée.
-Parce que du point de vue légal je ne suis pas sûr que quiconque dans cette pièce le puisse. Par contre je suis sûr que je tiens mieux l’alcool que la plupart d’entre vous, affirmais-je avec un air de défi.
Pendant un instant ils restent tous silencieux, probablement en train de se demander comment ils doivent réagir. Mais les réponses fusent rapidement.
-Eh bah dit donc, elle en a du chien ta petite femme !
-Ça va pas être de tout repos !
-Tu as intérêt de faire gaffe, bientôt elle va te dire de faire le ménage pendant qu’elle ira faire les boutiques !
-Enfin heureusement qu’elle est comme ça, sinon elle ne survivrait pas deux jours à ton rythme nocturne !
Rythme nocturne ? De quoi ils parlent ? J’ai peur de mal comprendre… Ils font des allusions cochonnes, ou ? Pourtant il n’a pas l’air si expérimenté avec les femmes, il rougit tout le temps. Je me jette à l’eau.
-Euh… Rythme nocturne ?
-Tu n’étais pas au courant ? Sukimoto traine tous les soirs dans les rues en cherchant la bagarre ! Il a peut-être l’air d’un étudiant modèle mais en fait c’est un vrai démon.
Ceci explique cela. Je me demandais aussi pourquoi il était si bon en combat de rue.
La soirée a continué ainsi, en plaisant et rigolant de tout et n’importe quoi. L’alcool aidant, les garçons ont finis par faire un concours de danse sur la table avec des verres pleins à ras bord dans chaque main. Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas autant amusée avec des amis. Si j’en avais réellement eu un jour.
On s’est finalement tous endormi dans chaque coin de la pièce vers quatre heures du mat’.
Le lendemain, les garçons ont décidés d’aller trainer dans le quartier à glander mais comme je n’avais rien à me mettre à part mon uniforme, j’ai décliné l’invitation pour bouquiner un peu.
Une fois seule, je me suis mise à ranger tout le bazar de la soirée. J’ai lavé les assiettes, passer l’aspiratoire et mis les bouteilles vides dans un coin.
Enfin je peux me consacrer à de la lecture. Sa bibliothèque m’a tout de suite frappé, il y a une quantité de livres assez impressionnante. Et en plus de tous genres.
Je regarde les titres des livres sur l’étagère en face de moi mais aucun pour l’instant ne m’attire. En fait, ce sont tous des romans et je suis d’humeur studieuse. Des fois il me prend cette envie de vouloir apprendre pleins de choses. Je me décide donc pour un livre de Freud dans lequel il explique le fonctionnement de l’appareil psychique.
J’en suis à sa description du Surmoi lorsque le téléphone fixe sonne à côté de moi. Je décroche instinctivement avant de réaliser mon action. Oups ! Mais je ne peux pas non plus raccrocher… Mon interlocuteur me coupe dans mes pensées.
-Il y a quelqu’un ?
-Excusez-moi. Résidence Sukimoto, bonjour.
-Daiki, c’est toi ?
-Euh non, je suis sa nouvelle colocataire.
Cette voix me rappelle quelque chose… Je suis sûre de l’avoir déjà entendue quelque part.
-Ah bon ? C’est justement de vous que je voulais lui parler.
J’attends qu’il continue mais il ne reprend pas la parole. Le silence commence à se faire long et je me demande si je ne devrais pas raccrocher quand brusquement il reprend la conversation là où elle en était.
-Je me demandais comment vous vous étiez rencontré. Il n’a pas l’habitude de ramener des filles donc je me demandais si ce n’était qu’une lubie passagère.
-Eh bien, ça dépend de ce qu’on veut dire par là je pense. De toute façon en quoi ça vous concerne ? Vous êtes parents ?
-Justement oui. Je suis son grand-frère.
-Ah.
Ça y est je me souviens maintenant ! Je sais qui est cette personne ! Mais il faudrait une confirmation…
-Vous n’êtes pas très bavarde Mademoiselle. Tant pis, dites à Daiki que son grand-frère Otenmaru a appelé.
Je suis tellement choquée que je raccroche sans répondre. Pourquoi entre toutes les personnes, je suis tombée sur le frère du chef de la mafia ! Si jamais on se rencontre, il saura tout de suite qui je suis et ça se serait un véritable problème. Mais je ne peux pas non plus partir comme ça, je n’ai pas de logement et comme on va dans le même lycée, il me posera forcément des questions… En tout cas ça explique beaucoup de choses : son aptitude au combat, les factures… Mais je n’ai pas l’impression qu’il soit impliqué dans des affaires mafieuses. Rien sur son ordi ne le montrait. Mais je n’avais rien cherché en particulier…
Je regarde l’heure : il est onze heures. Avec un peu de chance il mangera en ville mais je n’aurais probablement plus d’opportunité pareille. J’allume donc l’ordinateur et commence à fouiller dans ses documents mais rien d’anormal. Je lance une recherche par mot clé et de nouveau rien. Je passe en code binaire sur la carte mère de l’ordinateur et cette fois je trouve des choses intéressantes. L’incompréhensible langage informatique n’a pas de secret pour moi et rapidement je trouve le dossier qui a attiré mon attention. Un dossier bien caché et protéger par une multitude de mots de passes. Je les craque plus ou moins rapidement et accède enfin au dossier qui s’est fait tant désirer.
-Je suis rentré !
Vite je ferme le dossier et ouvre une page internet. Pas assez rapidement apparemment… Sa voix est dure, cassante.
-Qu’est-ce que tu faisais dans mes dossiers personnels Kalista ?
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cette histoire a été entièrement inventée, merci de respecter l'auteure et de ne pas vous servir de ce texte à des fins personnelles