Blog contenant des histoires inventées et des poèmes
Longtemps on se regarde en chien de faïence. Il m’observe, me scrute et enfin murmure :
-Je te reconnais, tu es apparue dans mes rêves …
Doucement la lumière se fait.
-Et toi dans les miens.
Je nous revois tous les deux, moi assise à la fenêtre et lui plus loin, au fond de la pièce, en train de me regarder. Sauf que l’expression que j’entrevoie dans ses yeux est une lueur de haine.
-Tu me hais n’est-ce pas ? Ce que tu as vu ne t’as pas plus, hein ?
Mais je connais déjà la réponse… Alors je me relève en souriant.
-Tant pis, je suis contente d’avoir au moins pu te rencontrer une fois dans la réalité et non dans un rêve.
Je me relève, bats une fois ou deux de mes ailes et apprécie le vent qui agite mes plumes puis les faits disparaitre.
-A une prochaine fois alors, dis-je un peu tristement. Il me regarde m’éloigner sans se départir de son expression figée et son regard de feu.
-Qu’est-ce que vous faites là tous les deux ? Catiel encore en train de sécher ?! Je vais vous apprendre moi, suivez-moi !
-Mais …
Je tente de me justifier mais peine perdue.
-Pas de mais ! Suivez-moi sans discussion !
Je jette un regard désespéré à Catiel –puisque c’est ainsi qu’il se nomme- mais il ne fait que hausser les épaules. Je les suis donc tous les deux à contrecœur. J’envisage une seconde de m’enfuir en volant mais Catiel m’en empêche d’un regard et me prends le bras pour m’obliger à les suivre.
-Alors jeunes gens qu’avez-vous à me dire pour votre défense ?
Un long silence prolonge sa déclaration. Ni Catiel ni moi ne nous jetons un coup d’œil. Sauf que moi je n’ai rien à voir dans cette histoire !
-Vous savez bien qu’il est intolérable de sécher les cours dans cette académie, de plus il est obligatoire de porter votre uniforme or ni l’un ni l’autre ne l’avez. Vous aggravez votre cas. Au moins vous avez la décence de ne pas répondre.
J’hésite à parler mais n’en pouvant plus, je me lançais :
-Euh, en fait moi je ne fais pas partie de cette académie.
La vieille professeure me regarde au-dessus de ses lunettes, j’évite de croiser son regard. Pas besoin en plus de me retrouver confrontée à des visions de terreur.
-Ah ? Alors que faisiez-vous dans sur le toit de l’école mademoiselle ?
Je toussote, gênée.
-Bon commençons pas vous Catiel, donnez votre classe et votre nom.
Il la regarde avec insolence et réponds : « Comme si vous ne le saviez pas », il arbore un sourire prétentieux. « Après tout je suis un habitué Madame Gritel ! »
Madame Gritel le regarde froidement sans répondre.
-Cassiel Tayle, classe delta A1.
-Bien vous serez convoquer plus tard pour une colle, enfin ce n’est pas une nouveauté comme vous l’avez si bien fait remarquer.
Je le sens qui se contracte. Sur le moment j’ai peur qu’il ne la frappe mais … il tourne les talons non sans adresser un sourire plein d’ironie à la prof.
-Alors mademoiselle venons-en à votre cas … Pouvez-vous m’expliquer pourquoi vous étiez sur le toit de l’école tout à l’heure, tout en sachant que vous n’êtes pas étudiante ici ?
Vite, je dois inventer un mensonge plausible ! Par question qu’elle me remettre à la police après tous les efforts que j’ai faits pour leur échapper.
-J’attends toujours.
-En fait des jeunes voyous étaient à ma poursuite parce que j’avais bousculé l’un d’eux alors sans réfléchir je me suis précipitée dans le premier bâtiment venu.
-C’est tout ?, dit-elle en haussant un sourcil.
-Euh oui.
Je sens mon visage chauffer, à l’heure qu’il est, il doit être tout rouge. Je ne suis vraiment pas douée pour mentir, et à tous les coups elle n’est pas dupe.
-Bien puisque vous avez réussi à passer les portiques il ne me reste plus qu’à vous attribuer une classe.
-Une classe ?!?
Je n’en reviens pas, comment en est-elle arrivée là ?! C’est pas possible, je ne veux pas rester là ! D’un autre côté, un arbre se camoufle mieux au milieu d’une forêt. Et Catiel a attiré mon attention.
-Bien sûr, tout Magic a pour devoir de se présenter à l’académie. Mais je suppose que je ne vous apprends rien ?
A ce rythme-là je suis sure de me faire démasquer … Plus je vais me compliquer dans mes mensonges, pire ce sera. Mais on ne peut pas dire que j’ai vraiment le choix. Aïe, Aïe, Aïe. Pour quelqu’un qui se vente de ne jamais dire de mensonges je cumule !
-En fait, j’ai vécu dans une famille très modeste, et à la mort de mes parents je me suis retrouvée coupée du monde extérieur donc …
Les morts ne parlent pas, alors croisons les doigts pour qu’elle ne cherche pas plus loin. Je serais bien en peine de trouver encore des excuses !
-Bien, je vous crois sur parole. De toute façon ce n’est pas le sujet de notre propos. Suivez-moi, nous allons sur le lieu de votre test pour savoir dans quelle classe vous allez aller. Je vous préviens, il est impossible de mentir.
Je la suis dans le couloir, les gens me regardent bizarrement au fur et à mesure que nous progressons dans cette zone du bâtiment.
-Cette zone est réservée au test des pouvoirs des Magic, m’explique-t-elle brièvement.
Ah, je comprends mieux maintenant.
Nous descendons d’un étage, puis enfilons plusieurs couloirs. Mais je n’aperçois ni porte ni fenêtre. C’est vraiment de plus en plus bizarre. Enfin une porte se dresse devant nous.
-Voici la salle où se déroulera votre examen. Suivez toutes les instructions que l’on vous communiquera. Je vous attends à la sortie.
Et brusquement elle disparait, comme ça d’un coup, par magie.
-Hé ! Me laissez pas comme ça !
Je tourne sur moi-même et me rends à l’évidence …
-Bon je suis seule dans un bâtiment vide avec une porte en face de moi. C’est pas la mort Viviane d’ouvrir une porte tout de même !
Je prends une grande respiration, pose la main sur la poignée et entre.
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cette histoire a été entièrement inventée, merci de respecter l'auteure et de ne pas vous servir de ce texte à des fins personnelles