Blog contenant des histoires inventées et des poèmes
-Qu’est-ce que tu fais dans mes dossiers personnels Kalista ? Et pourquoi tu as essayé de te cacher ?
Vite une excuse ! Et là je sors l’excuse la plus minable qui soit.
-Je voulais te connaître mieux parce qu’en fait en soi on est de parfait inconnus. Mais comme je suis un peu timide, je n’osais pas de peur que tu me rembarres.
Je détourne le regard, des larmes aux yeux.
Il soupire de soulagement. Moi aussi mais intérieurement ; il a gobé mon mensonge !
-Ne t’inquiète pas pour ça Kalista ! Ça viendra avec le temps tu sais. Mais je préférerais quand même que tu me demandes avant de te servir de mon ordi.
-D’accord ! Mais je compte de toute façon m’en acheter un avec mon premier salaire. Un ordi portable.
-Tu ne vas pas commencer par des fringues ?
-Non, ce n’est pas absolument nécessaire. Juste une ou deux tenues pour sortir le soir en ville mais c’est tout. Je complèterais plus tard. L’ordi est plus important.
-Tu es une vraie geek en fait !
-Non pas vraiment… Ou plutôt si mais je suis plus dans la programmation. C’est ma passion.
-Ah je vois.
Il saute alors du cop à l’âne.
-Tu veux manger quoi ce midi ?
-Ce midi ?
-Ben oui, il est déjà 13 heures banane ! Je parie que tu n’as pas encore mangé.
-En effet non… Alors du riz-omelette ! J’arrive tout de suite pour mettre la table.
Je vérifie qu’il est bien occupé dans la cuisine et camoufle mon intrusion du mieux que je peux en effaçant mon passage dans l’ordinateur et en changeant les informations concernant les mots de passes. Il existe un système disant ce qu’on a fait dans le centre mère de l’ordinateur mais je n’ai pas le temps de les modifier. Il me faudrait une ou deux minutes de plus et je risque à tout moment de me faire pincer une nouvelle fois.
-Tu te dépêches Kalista ? Ce sera bientôt prêt.
-J’arrive tout de suite.
J’ouvre une page internet et cherche vite fait le nom d’un site de manga en ligne avant de cliquer sur un manga au hasard. Je quitte alors l’ordi en laissant la page ouverte, comme ça si Daiki cherche à savoir ce qui m’a pris autant de temps, il croira juste que je voulais lire la suite de l’histoire.
Je le rejoins dans la cuisine et sors baguettes, verres et assiettes.
-Ah Kalista, ça me fait penser… Tu peux m’expliquer ton rangement ? J’ai mis dix minutes avant de trouver une poêle et des baguettes ! Tout est à une place différente.
-En même temps, je ne sais pas comment tu faisais pour t’y retrouver avant…
Je me mets donc à lui expliquer comment j’ai rangé la cuisine pendant qu’il fait frire le riz et cuire les œufs.
-Alors tu vas faire quoi cet aprem ?
Nous sommes en train de boire notre thé à la fin du repas lorsque Daiki me pose cette question. Ça tombe un peu comme un cheveu sur la soupe puisque nous étions en train de parler –encore et toujours– des rangements que j’avais effectué.
-Ben je ne sais pas trop. Je suppose que je vais rester encore à la maison pour bouquiner. A moins que tu n’aies autre chose à me proposer ?
-En fait, je voulais savoir si ça t’embêtais que je reçoive des amis pour jouer à des jeux vidéo.
-Bien sûr que non, c’est chez toi il me semble.
De nouveau il me regarde d’un air gêné.
-Quel est le problème avec tes amis ? Tu ne veux pas qu’ils me voient ?
-Kalista… Tu lis en moi comme dans un livre ouvert, c’est pas juste !
Je soupire. Evidemment, et encore ce n’est rien ça. Il ne fait que rougir et être gêné. N’importe qui penserait pareil. Sauf que moi j’étudie également sa manière de marcher, ses tics nerveux, ou encore la façon qu’il a de rejeter ses cheveux en arrière. Et ça me donne encore plus d’informations qu’il ne pourrait l’imaginer.
Je termine le fond de mon thé et en profite pour réfléchir rapidement.
-Ils partiront vers quelle heure ?
-Vers 21 heures je pense.
-Je vois… Bon alors je vais aller en ville jusque-là. Je t’emprunte des fringues.
-Tu es sûre que tu n’auras pas de problèmes ? La dernière fois que tu es sortie le soir, j’ai dû te sauver de punks…
-C’est l’exception qui confirme la règle ! D’habitude je suis prudente et j’évite les ennuis.
Si c’est eux qui me trouvent je n’y peux rien…
J’enfile un de ses bermudas vite fait, puisque ses jeans sont bien trop grands pour moi, et me contente du tee-shirt que je porte depuis ce matin. Il est un peu froissé puisque je l’ai déjà porté mais il n’est pas sale et j’aime bien sa couleur bleu électrique.
-A ce soir Daiki-chi ! Et amuse-toi bien ! Je t’emprunte un peu d’argent pour le cas où. Si je les dépense, je te rembourserais avec ma première paye.
Il m’accompagne jusqu’à la porte en s’excusant platement.
-Vraiment désolé de te mettre à la porte, mais franchement j’aurais peur de ce qui pourrait t’arriver si tu es dans le coin.
-C’est bon, c’est bon. Je compte aller à la bibliothèque pour lire un peu. Alors je vais bien m’amuser mais à ma façon.
Il me regarde d’un air tristounet alors je me hisse sur la pointe des pieds pour lui tirer la joue amicalement.
-Tu te fais du souci pour rien Daiki-chi !
En fait il n’avait pas tort… une voiture noire aux vitres teintées me suit depuis que je suis arrivée dans l’artère principale. Je fais semblant de lire le menu d’un restaurant et observe ce qui se passe derrière moi dans le reflet de la vitrine. Des hommes en costard-cravate sortent discrètement et se dirige vers moi. Les choses vont se compliquer… Je compte les mètres qui nous séparent : dix, cinq, quatre… A présent ils sont justes derrière moi, j’en vois un lever le bras pour m’attraper l’épaule…
A ce moment-là je me retourne brusquement et glisse sous le bras de mon premier poursuivant et je disparais un instant du regard du deuxième.
Devant moi un passage piéton, le feu des voitures vient de passer au vert… J’hésite un instant mais en tournant la tête je les vois qui courent dans ma direction. Je me précipite au milieu du flot de voitures. Des klaxons résonnent mais ce n’est plus le cerveau qui commande, le corps est passé en mode automatique. Sans m’en rendre compte, je suis déjà de l’autre côté du trottoir. Derrière moi une cacophonie d’injures mais je n’ai pas le temps de m’en inquiéter. Je repars toute allure. Mes pieds frappent le bitume en rythme et ma respiration s’accélère. Pourtant aucun signe de fatigue, mon entrainement m’a servi à ça. Mais face à des hommes tout l’entrainement du monde ne vaut rien, je vais devoir ruser.
Devant moi se dresse bientôt un parc mais je ne vois aucune ouverture. Un groupe de jeunes en face de moi. J’accélère pour prendre mon élan, saute sur les épaules d’un des jeunes et franchi le mur ceignant le parc d’une pirouette. Je n’entends plus le bruit de mes poursuivants mais je reste prudente. Je traverse en courant le parc sans me préoccuper des allées, les gens me regardent bizarrement mais l’adrénaline qui coule dans mes veines me permet de rester concentrer sur cette course. Une course effrénée contre qui, contre quoi ? Je ne sais pas mais mon instinct me dit de fuir. J’arrive à la place centrale du parc. Je suis définitivement perdue. Si je le suis peut-être qu’eux aussi ? Trop d’espoirs. Un cri attire mon attention et je perçois un mouvement la périphérie de ma vision :
-Elle est là !
Je ne prends pas le temps de reprendre une respiration, je me remets à courir. Mais je commence à être fatiguée. Il faut que je me cache.
Je prends la première que je vois et m’engage dans une petite ruelle. Je fais cinquante mètres avant de me rendre compte que c’est une impasse.
-Merde !
Je fais demi-tour mais la rue est désormais bloquée par des voitures. Noires. Je me fige sur place. Sur mes gardes.
Quelqu’un sort alors de la voiture. Je ne distingue pas très bien son visage, seule sa silhouette m’est visible à cause de la lumière des phares qui m’éblouissent. Par contre sa voix, elle, je la reconnaitrais entre toutes.
-Ma petite Clarissa ! Ça faisait longtemps !
Otenmaru. Le chef de la mafia.
-En soi non pas tellement puisque l’on s’est eu il n’y a pas longtemps au téléphone.
-Ah oui ! Suis-je bête.
Son rire se fait mauvais. Dieu que je déteste cet homme. Et malheureusement ma voix tremble lorsque je rétorque :
-Et maintenant c’est Kalista ! Clarissa n’existe plus maintenant.
-Voyons, on ne peut renier ce que l’on est petite fille. Mais je me demande bien ce que la fille du chef des yakuzas fait dans l’appartement de mon petit-frère sous une autre identité qui plus est…
-Ce ne sont pas vos affaires Oten-chan.
Cette fois je vois bien que mes mots ont frappés. Quoi de plus insultant que ce surnom dont je viens l’affubler.
-Ben quoi Oten-chan ? Vous ne croyiez tout de même pas que j’allais vous donner du sama ?
-Sale petite garce ! Tu vas…
-Je vais ?
Son visage est décomposé par la colère. Mais il prend une grande inspiration et se reprend rapidement. Comme attendu du chef de la mafia.
-Pourquoi ne m’accompagnerais-tu pas Clarissa ?
-Plutôt mourir !
-Ce ne serait pas très prudent ça… Tu sais ce qui arrivera si tu me résistes ? Beaucoup des tiens en ont pâti…
La menace est à peine voilée…
-J’ai beaucoup de moyens pour faire pression sur ta famille par ton biais.
-J’ai renoncé à elle.
-Mais pas elle. Tu as deux choix.
Il fait une petite pause pour ménager son effet. L’enfoiré. Il sait qu’il me tient au creux de sa main, et je ne peux strictement rien faire.
-Soit tu décides de joindre volontairement la mafia, et je m’arrange pour que tu disparaisses totalement aux yeux du monde et surtout de ta famille, en échange de quelques services. Soit tu me sers d’otage et je fais pression sur ta famille qui finiras par te récupérer mais qui sais ce qu’elle te fera subir ensuite et ce que tu auras subi chez nous…
Ses yeux moqueurs me transpercent. Ce n’est pas un choix.
-Choisi maintenant Clarissa.
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cette histoire a été entièrement inventée, merci de respecter l'auteure et de ne pas vous servir de ce texte à des fins personnelles