Blog contenant des histoires inventées et des poèmes
Des balles de lave ! Comment pouvait-on lutter contre ça ? Ce n’était plus un exercice, si elle n’arrivait pas à contrer ça, Mizuki allait mourir.
Je ne veux pas mourir ! Toutes les pensées de Mizuki se concentrèrent sur cette unique phrase et sous l’influence de l’adrénaline le temps sembla s’arrêter. Son cerveau réfléchissait si vite qu’à présent les balles semblaient aller au ralenti, ce qui laissa à Mizuki le temps de mettre au point sa contre-attaque.
Le temps reprit alors soudainement son cours normal ; les balles de lave en fusion n’étaient plus qu’à quelques mètres de Mizuki…
Sous sa volonté le voile qui recouvrait son corps se déploya pour former une vaste bulle d’eau autour d’elle. Bulle d’eau avoisinant le zéro absolu. Les balles de la prof pénétrèrent dans cette bulle comme dans du beurre mais perdirent peu à peu de la vitesse, elles semblèrent devenir de plus en plus foncées et à trente centimètres de Mizuki elles s’arrêtèrent pour tomber au sol. Désormais ce n’était plus que des roches volcaniques banales.
Sa bulle s’effondra à ce moment même en un grand bruit, créant une marre d’eau autour de Mizuki. Celle-ci contempla ses mains comme si elle avait peine à croire d’être toujours en vie. La voix de la prof coupa court à sa réflexion :
-Le cours d’aujourd’hui est terminé ! Vous êtes libre pour le reste de la nuit, que celles qui ont échoué à cet exercice le retravaille pour demain.
Toutes les Warixes se dispersèrent et en passant près de Mizuki, Klinte, jalouse, lui parla à l’oreille :
-Un coup de chance, un simple coup de chance… Tu ne t’en tireras pas si facilement la prochaine fois !
-Ouh j’ai peur ! rétorqua-t-elle, chien qui abois de mors pas.
Puis elle la snoba et se retira également.
Mizuki se promenait dans le village en contemplant les différentes infrastructures. En fait toutes les maisons étaient construites en bulles plus ou moins grandes, reliées ou non entre elles. De même aucune n’était pareille : semblant refléter l’image de leur propriétaire, les bulles montraient les mêmes caractéristiques que leur pouvoir.
Elle s’arrêta devant sa propre bulle et la regarda en silence. La bulle d’eau flottait dans les airs, un peu à l’écart des autres et bien sûr elle n’était reliée à aucune autre.
-Que reflète-t-elle de moi ? Que peuvent deviner les autres en regardant ma bulle ?
Des reflets changeants agitaient la surface de la bulle, elle reflétait le monde extérieur et pourtant rien n’était pareil. L’image montrée était déformée comme si on observait un paysage à travers un verre d’eau. De plus, la lumière de la lune n’arrivait pas à percer les mystères de la bulle, nul ne pouvait savoir ce qu’elle contenait.
-Probablement quelqu’un qui n’est pas vraiment lui-même… quelqu’un qui ne veut pas être compris et fait en même temps tout pour être telle que les autres voudraient qu’elle soit. C’est un peu triste, non ? Je suis seule… la solitude est tout de même bien amère. Quel est l’intérêt de vivre si l’on est seul ? Mais qu’apporte la mort ? Vivre et mourir… Deux principes tellement absurdes…
Mizuki fit une petite pause dans son monologue puis tira sur ses joues, fit un grand sourire et cria les poings levés : « je vaincrais, je vivrais et j’aimerais ! ».
Au sommet d’une bulle-terrasse, un livre entre les genoux, Mizuki assista au début du nouveau jour. Au fur et à mesure que le ciel s’était éclaircit, les Norix avaient fuis cette terrasse et le monde extérieur en général pour se réfugier chez elles. Pour sa part, Mizuki était resté imperturbable, continuant à lire tranquillement. Si les Norix avaient l’air de craindre le soleil, ce n’était pas le cas de Mizuki. Le seul effet qu’il avait été d’éteindre ses ailes. D’après le livre qu’elle lisait, cela voulait dire qu’elle ne pouvait pas voler. Si elle voulait apprendre, il ne lui restait donc que la nuit après ou avant les cours.
Finalement le soleil se dévoila entièrement et le village se vida complètement. Une ville fantôme…
Mizuki se leva, se mit debout sur le parapet pour sentir la chaleur du soleil sur sa peau. Les rayons bienveillants caressaient sa peau et une énergie nouvelle coula dans ses veines. Un peu plus guillerette elle reprit son livre et se remit à le feuilleter. Bizarrement elle arrivait à comprendre ce qui était écrit bien que la langue ne ressembla pas du tout au japonais. En fait elle ne ressemblait à aucune langue écrite, c’était juste une suite de lignes entrelacées et de symboles runiques. Elle avait mis un peu de temps avant de comprendre comment lire ce livre : en fait au lieu de se focaliser sur chaque ligne, chaque courbe, il fallait au contraire se détacher des détails pour se concentrer sur le sens. En fait c’est comme si le livre nous parlait dans l’esprit. Quand on parle à quelqu’un, on ne cherche pas à savoir le sens de chaque syllabe, non ? C’est l’ensemble qui donne un sens à ce qu’on dit. Et bien c’était un peu la même chose dans le cas de ces livres. Mais ils ne lui donnaient pas pour autant les réponses à ses questions. Ce qu’elle voulait vraiment savoir c’était comment fonctionnait son pouvoir et comment faire de la magie. Tout ce qu’elle avait pu lire jusqu’à maintenant, c’était que la source des pouvoirs de chaque Pixie et de chaque Norix se trouvait de manière très instinctive. Il n’y avait aucune explication pour la trouver car chaque Pixie et Norix fonctionnait différemment. Autant dire qu’elle n’était pas sortie de l’auberge…
Mizuki ferma son livre d’un geste sec puis s’étira longuement en baillant. Son rythme de vie étant désormais inversé, il fallait qu’elle dorme le jour et vive la nuit… Mais elle n’avait pas envie de dire au revoir au soleil si vite. Et puis elle allait devenir une vraie flemmarde si elle dormait le jour ! Après tout, il y a plus d’heures de jour que de nuit…
Ayant pris l’habitude de courir tôt le matin au Japon, Mizuki fit apparaître une nouvelle tenue, mais de sport cette fois. Par contre elle n’arriva pas à recréer des chaussures de sports. Trop de paramètres rentraient en compte pour rendre la course agréable. Faire des chaussures de sport était bien plus compliqué qu’il n’en paraissait. Mais ce qui était important, ce n’était pas vraiment les chaussures mais le fait qu’elle puisse avoir une sorte d’amortisseur pour éviter les chocs répétés de ses talons sur le sol.
Mizuki contempla les nuages à l’aspect duveteux en réfléchissant. L’un deux avait un peu la forme d’une empreinte de pas… Qu’est-ce que ça devait être confortable de marcher dessus…
-C’est ça !
Mizuki poussa un cri de victoire et tenta de mettre directement en application ce qu’elle venait d’inventer.
Elle se concentra pour essayer de créer une bulle d’eau juste devant elle. Elle fit appel au même voile qui lui permettait de s’habiller et le visualisa fracturé en différents morceaux. Elle en choisi un et petit à petit elle lui donna une forme allongée de la taille de son propre pied et tenta de lui donner une consistance molle tout en ayant une certaine consistance. Raté ! Une fois qu’elle avait mis le pied dessus, il s’était à moitié enfoncé. Peut-être qu’en essayant de rendre ça plus dense…
-Bingo ! Je marche dans l’air !
En effet, ses bulles d’eau la portait, c’était comme si elle se créait un sol au fur et à mesure qu’elle marchait !
-Trop fort !
Et elle éclate de rire, qui aurait pu croire que ça fonctionnerait !
-Aïe !
Le pied de Mizuki avait traversé sa dernière bulle et elle était donc tombée, déséquilibrée par cette soudaine absence de matière.
-Il va falloir que j’apprenne à me concentrer, grommela-t-elle en se massant le derrière. Mais d’abord trouvons un endroit plus tranquille.
-Encore raté ! Il faut absolument que j’y arrive ! Comme je ne sais pas encore voler, c’est le seul moyen que j’accède à ma bulle. En plus si j’arrive à commencer à pouvoir créer des bulles sans y penser vraiment, ce sera un avantage énorme ! Pour l’instant dès que je me déconcentre un peu, soit mon pied rate la bulle, soit sa consistance est mauvaise…
En effet depuis plusieurs heures maintenant, Mizuki passait son temps à recréer et recréer des bulles devant elle en tâchant de marcher dessus à chaque fois. Mais créer plus de quatre bulles d’eau en même temps était très fatigant. Par contre elle avait enfin finit par comprendre que le voile dont elle était entourée à son arrivée était la source de son pouvoir. A partir de là il avait été beaucoup plus facile de s’entrainer.
-Et si je créais la bulle sous mon pied au moment où j’avance ? Comme ça je n’en ai que deux à faire et si je choisis de faire un autre pas, je ne risque pas de tomber ! J’éviterais ainsi de me concentrer sur le chemin à emprunter, ce sera comme vraiment marcher dans l’air !
Ravie de sa nouvelle trouvaille, Mizuki se remit au travail et après de multiples nouvelles chutes elle put enfin se dire qu’elle avait réussi. Le soleil était maintenant à son apogée, et Mizuki avait de plus en plus envie de dormir.
Elle se dirigea vers le village, toute endolorie et complètement crevée. Ce n’est qu’une fois arrivée au niveau de sa bulle qu’elle se rendit compte qu’elle utilisait sa nouvelle technique sans même sans rendre compte…
-Hé beh ! Ça c’est du progrès !
Elle traversa la paroi de la bulle sans difficulté et retrouva son monde liquide avec bonheur. Elle était si légère dans l’eau… Elle décontracta tous ces muscles un par un, ferma les yeux puis s’endormit avec délice.
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cette histoire a été entièrement inventée, merci de respecter l'auteure et de ne pas vous servir de ce texte à des fins personnelles