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Blog contenant des histoires inventées et des poèmes

chapitre 8

Je toque doucement à la porte de l’appart’. Aussitôt la porte s’ouvre et le visage inquiet de Daiki apparaît.

-Où étais-tu passée ? J’étais super inquiet ! Il est 23 heures passées !

Ah bon ? Je jette un coup d’œil à ma montre : 23 heures 18. Si tard ?

-Bon tu me laisses entrer oui ou non ?

Il me cède le passage et après avoir enlevé mes chaussures je m’effondre sur le canapé. Je suis complètement claquée. Physiquement et mentalement.

-Daiki-chi, tu veux bien me préparer un truc à grignoter ? Je suis morte de faim.

-Tu ne devrais pas manger à cette heure, tu vas prendre du poids.

-Oh c’est bon, hein !

-Je disais ça pour toi, t’énerves pas…

-Désolée Daiki… Je suis de mauvais poil mais ce n’est pas de ta faute. Tu t’es bien amusé avec tes amis ?

-Euh oui…

Il vient derrière moi et m’ébouriffe gentiment les cheveux. Je me laisse aller contre son torse et ferme les yeux. Ça fait du bien un peu de chaleur, d’humanité après tout ça.

-Kalista ?

-Moui ?

Je commence à moitié à m’endormir mais sa voix m’ôte de ce demi-sommeil.

-Je crois que tu ferais bien de prendre une douche pendant que je te réchauffe ton repas.

-Une douche ?

Ah oui. Je dois puer après avoir sprinté comme une tarée. Je me lève donc à contre cœur et bientôt je suis sous le jet brulant de la douche. L’eau coule le long de mes cheveux et me détends les muscles un par un. L’odeur du gel douche embaume. Progressivement je baisse la température de l’eau jusqu’à ce qu’elle soit glacée. Une vieille habitude qui me vient d’une mauvaise farce. Quelqu’un m’avait balancé un saut d’eau froide après être sortie d’une source chaude. Sur le coup je n’avais pas apprécié mais finalement j’y ai pris gout. Un peu de masochisme peut-être ?

Je sors de la salle de bain, une serviette autour de moi. Daiki se retourne alors vers moi en disant :

-Ah tu es là, le diner est…

Il rougit avant de se retourner d’un bond.

-…prêt, termine-t-il après coup.

-Désolée, j’ai oublié de prendre un pyjama… ou plutôt un de tes tee-shirt. Je reviens ! Au fait j’ai laissé mon linge sale dans le panier sous l’évier.

 

Après avoir mis un tee-shirt vert avec un gros smiley jaune qui sourit –personnellement je trouve ça horrible- je retourne dans le séjour pour manger.

Daiki m’a préparé un bol de ramens que j’avale goulument pendant qu’il me raconte ses exploits aux jeux vidéo. Assise en tailleurs, je fais surtout attention à ne pas en mettre à côté. J’ai tellement faim que le moindre milligramme de nourriture m’est vital. De temps en temps je hoche la tête et prononce une onomatopée pour lui montrer que je suis ce qu’il me raconte alors qu’en fait pas du tout. Je finis par m’allonger sur le dos et je ferme les yeux. Ce n’est pas particulièrement confortable mais mes paupières sont si lourdes…

Je sens des bras puissants me soulever mais je ne rouvre pas les yeux. Je me retrouve enfin sur quelque chose de moelleux et je me tourne instinctivement vers la source de chaleur qui ne tarde pas à s’allonger à côté de moi. Je soupire de contentement et cette fois je m’endors pour de bon.

 

 

-Eh oh ! La belle au bois dormant ! Il est l’heure de se réveiller !

-Gné ? Qu’est qu’y se passe ? je marmonne dans un état semi-comateux.

-J’ai le bonheur de t’annoncer que nous partons dans un quart d’heure pour le lycée ! Tu ferais mieux de te dépêcher.

La voix entrainante de Daiki –oui, oui c’est bien Daiki qui m’a réveillée- achève de me sortir du sommeil profond dans lequel j’étais plongée. L’information finie enfin par arrivée au cerveau.

-Un quart d’heure ?! C’est une blague… Pourquoi tu ne m’as pas réveillée plus tôt ?

-J’ai essayé mais tu dormais comme un loir. Et si j’étais toi je ne perdrais pas de temps à grommeler on part dans treize minutes maintenant ! Je te laisse derrière sinon !

Je saute du lit et file dans la salle de bain en décrochant au passage mon uniforme. Je l’enfile à la va-vite mais je me précipite trop et boutonne mal ma chemise. Je recommence l’opération plus doucement en contemplant mon reflet dans le miroir. Un vrai désastre ! Je me suis couchée hier avec les cheveux mouillés et je ressemble à une harpie. Ou Médusa, comme on veut. Je n’aurais jamais le temps de démêler tout ça à temps…

-Daiki-chi, tu as terminé de te préparer ?

-Oui on attend plus que toi.

-On ?

-Ben oui, Mikene et moi !

Mince j’avais oublié Kaoru. Tant pis je dois quand même tenter le coup.

-Daiki-chi, tu peux me rendre un service ?

-Bien sûr !

Je sors de la salle de bain un peigne à la main. Je m’assois devant mon petit déjeuner en le lui tendant.

-Tu veux bien me coiffer pendant que je mange ? Ça va me prendre un temps fou si je le fais moi-même et je n’aurais pas le temps de manger…

Je lui jette un regard suppliant et entends pouffer derrière moi. Je me retourne et dévisage Kaoru.

-Bonjour Kaoru-kun ! Ça fait plaisir de voir que tu es de si bonne humeur le matin…

-Bonjour Sumire-chan !

-Apelle moi Kalista, ce sera plus simple.

Je m’adresse ensuite à Daiki.

-Alors tu veux bien ?

Il me fixe longuement puis prend le peigne que je lui tends. Sitôt ma main libre je m’empare des baguettes.

-Itadakimasu !

Daiki contourne la table basse, s’assoit sur le sofa derrière moi mais ne fait rien.

-Tu ne sais pas comment faire ?

-Euh non pas vraiment…

-Heureusement que j’ai les cheveux court alors ! Commence par le bas et remonte progressivement, ce sera plus simple comme ça, lui expliquais-je entre deux bouchées.

Kaoru se marre comme une baleine devant moi mais cinq minutes plus tard j’ai terminé mon déjeuner et ma chevelure ressemble à quelque chose.

-Merki Daiki ! Je te laisse faire la vaisselle pendant je me lave les dents.

-Je suis pas ta boniche…

-Oui mais comme tu es un adorable garçon, et comme je suis complètement à la bourre tu me feras bien cet honneur ?

-C’est ça, c’est ça…

J’éclate de rire et retourne dans la salle de bain.

 

 

-Franchement Kalista, tu abuses.

-Allez, pour une fois ? Tu ne veux pas me pardonner ? Je te proposerais bien de faire le repas de ce soir mais ça risque d’être brulé…

-Pfff

Kaoru, Daiki et moi sommes sur le chemin du lycée. Nous marchons tous les trois en ligne, moi au milieu. Daiki boude à cause de ce qui s’est passé ce matin. Ce qu’il est rancunier, il ne faut pas non plus prendre la mouche pour si peu ! Le portail du lycée est en face de nous lorsqu’une voiture klaxonne. Je tourne la tête et aperçois une berline noire. Pourquoi si tôt le matin ?

-Désolée les mecs, je viens d’apercevoir une connaissance ! Je dois aller lui dire bonjour.

-Mais les cours commencent bientôt ! me réprimande Kaoru.

-C’est bon Kaoru-kun, aucun problème.

Je me dirige au pas de course au coin de la rue, ce qui oblige Daiki à crier.

-Kalista ?

-Quoi ?

Je tourne vite fait la tête et voit qu’il me fait signe.

-N’oublie pas de passer en salle des profs !

Zut, si justement j’avais complètement zappé. Les garçons entrent dans la cour et je peux donc me diriger franco vers la voiture. La portière s’ouvre devant moi et je m’engouffre dans la voiture.

-C’est quoi ce bazar si tôt le matin ? Je vais être en retard et c’est mon premier jour.

-Je suis content de voir que tu vas bien. Bonjour Kalista-chan.

-Bonjour.

Je m’assois en face d’Otenmaru qui ne perd pas plus de temps en introduction.

-Tu n’es pas joignable puisque tu n’as pas de portable ni d’ordinateur. En voici donc. A priori j’ai demandé à ce qu’il n’y ait pas de logiciel espion mais tu ferais mieux de vérifier. Ou pas. A toi de voir.

Il me temps une petite pochette de trente centimètre environ avec le logo Apple et un téléphone dernier cri, d’Apple également.

-La classe !

-Le seul numéro enregistré est le mien mais sous le  nom de « papa ». C’est mon numéro personnel. Bien sûr tu peux t’en servir pour tout ce que tu veux, il est à toi. Pareil pour l’ordi.

-Je suppose que vous les déduisez de ma paye ?

-Bien sûr.

Il me regarde en souriant et quelqu’un ouvre la portière de la voiture.

-A bientôt Kalista-chan.

 

Je me retrouve désormais seule sur le trottoir. Seule avec un ordi et un portable ultra performant. Le tout n’a duré que quelques minutes. Expéditif le rendez-vous. En tout cas je vais devoir vérifier tout ce bazar… Je suis sûre que les ingénieurs de la mafia ont foutus un truc dedans. J’en mettrais ma main à couper.

Je glisse l’ordi dans mon sac et après avoir vérifié que le téléphone est allumé, je le mets dans la poche de ma jupe. Tant pis s’il y a un traceur ou autre, je n’ai pas le temps de m’en occuper.

 

Une fois dans la cour, je ne sais plus tellement où aller. J’ai lu les documents d’inscription en diagonale et du coup je ne sais pas où me diriger. Je suis tout de même le flot d’élève et entre dans un grand hall remplis de casiers. Les élèves y mettent leur chaussures… c’est quoi ça ? Je reste un instant confondue, ne sachant plus du tout quoi faire.

La sonnerie retentit alors.

-Diling diling dilong !

En moins de cinq secondes tous les élèves ont quittés le hall et je reste seule au milieu des allées vides.

-Bon et je fais quoi maintenant ?

-Mademoiselle ! Qu’est-ce que vous faites encore là ?

Une prof –ou une surveillante – s’approche de moi  à grandes enjambées. Son tailleurs est plutôt sexy met bien en valeur ses longues jambes. Je suis admirative des femmes comme elles, surtout que je suis toute petite !

-Euh excusez-moi en fait je suis nouvelle et je ne sais pas quoi faire…

-Ah celle qui était censée arriver Samedi ! me réprimande-t-elle d’une voix sèche.

Je retire ce que j’ai dit, son regard hautain me porte sur le système ! C’est fou le nombre de gens que je ne supporte pas…

-Excusez-moi Madame, je suis tombée malade. Une mauvaise grippe.

-En cette période de l’année ?

Mon Dieu, pourquoi toujours chercher la petite bête ? A moins que ce ne soit une excuse classique des élèves ? N’étant jamais allée à l’école, je ne sais pas vraiment.

-Je suis d’une constitution faible, il m’arrive régulièrement d’être malade ou de me sentir mal.

-Ah je vois, désolée de l’apprendre. Bon suivez-moi en salle des profs.

Je fais un pas pour la rejoindre lorsqu’elle m’arrête sèchement.

-Enlevez d’abord vos chaussures voyons !

-Mes… Mes chaussures ?

Je la regarde avec des yeux gros comme des soucoupes.

-Bien sûr ! On dirait que vous n’avez jamais été scolarisée.

-Ben c’est le cas.

Cette fois c’est elle qui me regarde avec des yeux comme des soucoupes.

-C’est une blague ?

-J’ai toujours eu des professeurs particuliers.

Je fais une pause et une idée de génie me traverse ! Le moyen parfait de sécher les cours en toute impunité.

-Depuis toute petite ayant une santé fragile, je n’ai pas pu aller à l’école, je ratais trop de cours. Mais j’ai décidé de suivre quand même une instruction « normale », donc merci de m’excuser si je suis obligée de quitter l’école pour me reposer. Prenez soin de moi !

-Ah… euh… oui bien sûr ! Nous sommes désolés, nous n’avons pas été prévenus.

 

Sur le chemin de la salle des profs, elle m’explique donc l’histoire des casiers. En fait, pour ne pas salir le bâtiment, tous les élèves ont des chaussures pour le « dedans » et d’autres pour le « dehors » qu’ils mettent dans des casiers pendant la journée. Simple comme bonjour !

-Nous voilà arrivées, je vais vous présenter votre professeur principal, Monsieur Kagetora. Vous avez de la chance, il n’a pas cours sur cette heure-ci.

Elle me laisse donc en plan devant un jeune professeur occupé à corriger des copies. Il ne m’a même pas remarquée. Je toussote pour attirer son attention.

-Hum hum !

-Euh oui ?

Il tourne enfin la tête vers moi et je le dévisage une seconde. Il a des cheveux courts, des lunettes, et il a l’air de sourire énormément vu les pattes doigts qu’il a déjà aux coins des yeux.

-Vous désirez Mademoiselle ?

-Je suis Kalista Sumire, votre nouvelle élève. On m’a conduit ici en me disant que vous aviez des choses à me dire. Prenez soin de moi.

Je m’incline rapidement et il fait de même en se présentant.

-Monsieur Kagetora, professeur d’histoire, je serais votre professeur principal cette année. Enchanté. Asseyez-vous, nous avons des éclaircissements à apporter à votre dossier.

S’ensuit alors une série de questions-réponses. En fait il m’est plutôt difficile d’y répondre puisque la plupart concerne mes parents, leur profession, mon logement. J’invente donc de nouveau –heureusement que je sais bien mentir – en disant que mes parents sont à l’étranger et qu’ils m’ont laissée chez un lointain ami. Et je ressors également mon histoire de maladie.

Enfin il me lâche, me donne un emploi du temps, un plan du lycée et retourne à ses copies. Super le prof !

 

Je me dirige donc vers ma salle de classe, plan en main pour essayer de le mémoriser. La salle n’est pas très loin. Je longe le couloir des premières années –d’après le plan – change d’aile et arrive dans celui des deuxièmes années. La salle 2D. Nous y voilà.

 

 chapitre suivant 

cette histoire a été entièrement inventée, merci de respecter l'auteure et de ne pas vous servir de ce texte à des fins personnelles  

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