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Blog contenant des histoires inventées et des poèmes

chapitre 9

Je dois avoir mal compris, c’est pas possible…

-Je t’ai volé ta… mort ?

-Tu n’as pas encore compris ? Pauvre idiote !

Ah tiens… une expression que je ne lui avais jamais vue… Un sourire caustique, une expression méprisante et une lueur de pitié dans les yeux. Décidemment je cumule ! Je ne pensais pas qu’un jour on me regarderait comme ça.

-Eh bien puisque Môsieur Catiel ne daigne pas me donner d’explications je m’en vais ! Bye bye la compagnie !

 

En me dirigeant vers la cage d’escalier, je passe près de lui et là je suis passée en mode « pause ». Vous savez comme dans les films où d’un coup il y a un grand ralenti, et bah là, c’est la même chose. Le vent agite légèrement ses cheveux noirs un peu trop longs, ses yeux me suivent du regard alors que je m’en vais. Mais maintenant je n’y vois plus de la pitié, seulement de la tristesse et de l’envie. Trop cliché, mais pendant la durée de ce pas, ce pas qui fait que je le dépasserais mais durant lequel je suis encore à sa hauteur, nous échangeons un long regard. Un regard qui dit tout, notre attirance l’un pour l’autre mais une chose indéniable qui fait que nous ne pourrons être ensemble.

 

Et puis c’est fini, je suis arrivée devant la porte, et je descends les marches quatre à quatre pour retourner dans la classe. J’ai senti son regard peser sur moi tant que j’étais à sa portée.

Une fois arrivée en bas de l’escalier, je m’arrête histoire de reprendre mon souffle. Mais si mon cœur bat si fort, je sais que ce n’est pas à cause de ma descente précipitée de l’escalier. De même, ce n’est pas la course qui rend mon visage si chaud. A tous les coups je dois être rouge jusqu’au bout des oreilles. Enfin ça ne change pas de d’habitude, je rougis toujours pour un rien… A mon plus grand déplaisir !

-Bon dieu, Viviane reprends-toi ! je m’exclame, et voilà qu’en plus je me remet à me parler toute seule… on ne perd jamais ses mauvaises habitudes apparemment.

 

Et là ce trop plein d’émotions fait que je baisse ma barrière mentale…

« Pfff, pourquoi nous les Cyclons sommes toujours vus de haut ? Comme si faire grandir les plantes plus vite était tellement moins utile que savoir allumer une bougie sans allumettes… »

«- Maman ! Pourquoi est-ce que tu m’envoies là-bas, j’ai peur, je ne veux pas partir loin de toi !

-Il le faut ma chérie, je n’ai pas le choix… »

« Mon meilleur ami s’est tué parce qu’il ne supportait pas de devoir partir dans cette académie. Devant moi ; il s’est donné la mort devant moi, j’aurais dû faire la même chose »

J’essaye de calmer ma respiration, de me calmer tout court en fait. Je prends une grande inspiration mais…

« J’ai tué quelqu’un… Son visage me hante jour après jour, l’expression de terreur absolue lorsque je l’ai poussé du haut de la falaise. Je me souviens encore de ce sentiment d’excitation, de toute puissance ! Comme je regrette, je ne pourrais jamais assez faire pénitence. »

« -Ne rentre pas !

Deux corps dénudés, un homme et une femme. Un inconnu. Ma mère trompe mon père »

Dans un effort gigantesque je reconstitue ma barrière mentale.

 

Je reprends peu à peu conscience de ce qui m’entoure. Je suis  agenouillée au milieu du couloir, la tête entre les mains. Je me relève rapidement et jette un coup d’œil à droite et à gauche, heureusement il n’y a personne. On m’aurait encore prise pour une folle.

Bon il est temps de retourner en cours, si je me mets à sécher dès mon premier jour, je vais mal commencer mon cycle scolaire…

 

Sur le chemin du retour, je repense à ce que m’a dit Gabriel et me rend compte à quel point il avait raison :

« -Viviane, d’après ce que l’on a pu constater, ton pouvoir est ineffectif la nuit, par contre durant le jour tu captes toutes les pensées tristes, le désespoir et la colère des gens sans distinction. Or ce flux perpétuel d’émotions est ingérable, tu te dois donc de trouver un moyen d’endiguer ce flot, par exemple grâce à une barrière mentale. Toutefois tu ne peux pas te permettre de négliger tous ces appels à l’aide, il faut donc que tu trouves un moyen de faire passer certains en « urgence » par rapports aux autres. Tout ceci requiert beaucoup de concentration, si jamais tu subis un trop grand choc, ou une émotion trop forte, ta barrière volera en éclats.

-Mais comment sais-tu tout ça ? 

J’étais réellement surprise, mais je n’ai eu le droit qu’un un clin d’œil en guise de réponse. »

C’est ainsi que j’ai appris à me construire une barrière mentale, en fait plus qu’un mur, c’est une sorte de vitre insonorisée : si je ne regarde pas la vitre, je ne sais pas ce qui se passe à l’extérieur tout bruit étant étouffé, je n’ai donc pas de vision. Mais je peux toujours choisir d’ouvrir une fenêtre pour entendre ce qui se passe à l’extérieur. Mais le regard des gens est une fenêtre sur l’âme, ma « vitre mentale » disparait donc momentanément pour laisser passer les souvenirs et les pensées de la personne en question. Heureusement je peux dormir tranquille la nuit puisqu’aucune vision ne m’assaille.

 

-Diling diling !

Une étrange sonnerie me tire de mes pensées, voyant la ruée d’élèves sortant des classes, je suppose que c’est celle marquant la fin des cours. C’est donc la récrée ou l’intercours.

Bizarrement les uniformes ne sont pas tous de la même couleur, et les groupes de couleurs différentes ne se mélangent pas.

Une bulle s’est formée autour de moi, les élèves restent tous au moins à un mètre de moi… De plus tout le monde me regarde en chuchotant.

-C’est elle ! Celle qui a sauvé Pierre…

-Ce ne serait pas elle ?

-Ouaah ! C’est l’ange sauveur…

Je perçois confusément ce que les gens disent sur moi. J’ai l’impression que mon sauvetage de tout à l’heure n’est pas perçu inaperçu ! Je me serais bien passée de cette popularité soudaine !

 

Bon faut bien que je me l’avoue, je suis com-plé-te-ment perdue. Je n’ai jamais été super bonne en course d’orientation mais tout de même je restais dans la moyenne. C'est ce bâtiment qui est vraiment trop grand ! En plus l’intercours/récrée est terminé du coup il n’y a plus personne dans les couloirs… Je me vois mal entrer dans une classe pour demander mon chemin.

-Pffff.

Je soupire de lassitude. Je me décide à marcher encore un peu, et si je ne trouve toujours pas, je promets de demander mon chemin quitte à passer pour une idiote de première !

Miracle ! J’en pleurerais presque de joie, je me retrouve en terrain connu ! Je suis déjà allée dans ce couloir. Je me mets à courir pour ne pas empirer mon cas, même si je n’étais plus à cinq minutes près.

 

-Je suis désolée d’être en retard, je me suis per-

Pas le temps de terminer ma phrase, tout le monde m’acclame !

-Super Viviane, ce que tu as fait ! J’ai trop halluciné !

-C’est incroyable ! Comment as-tu su ce qui allait se passer ?!

-Tu m’épates… Je crois que c’est la rentrée le plus mouvementée qu’on ait eu !

Je n’ai pas le temps de respirer, tout le monde tient à me faire un compliment.

-Mais… Euh…

Et tout ce que je trouve à dire c’est :

-On n’est pas censé avoir cours là ?

Mon Dieu ! Je maudis ma stupidité… Pourquoi a-t-il fallu que je remette ça sur le tapis, franchement ! C’était mon heure de gloire ! Eh oui, c’est pas parce que je suis un ange que je n’aime pas recevoir des compliments de temps à autres, ça fait toujours plaisir à l’ego.

-Eh bien en fait, on est censés être en étude là, finit par dire une brunette avec de belles boucles. Le professeur est en retard, on doit donc travailler par nous-même. Mais personne ne le fait jamais évidemment. Au fait, je m’appelle Ellia.

 

C’est alors que le professeur choisi de rentrer dans la salle.

-Tout le monde à sa place !

On va s’assoir en grommelant, tout le monde ayant eu l’espoir d’avoir quartier-libre pendant cette heure-ci. Lorsque je passe devant Ellia pour aller à ma place, elle me glisse un petit mot dans la main.

 

Ce midi, je te ferais visiter le campus et te donnerais un moyen infaillible pour ne pas te perdre. On pourra faire connaissance comme ça  

 

Vivement le déjeuner ! Ellia a l’air très gentil ! Contrairement à un dénommé Catiel pour ne pas le nommer.

 

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 cette histoire a été entièrement inventée, merci de respecter l'auteure et de ne pas vous servir de ce texte à des fins personnelles

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