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Blog contenant des histoires inventées et des poèmes

chapitre 9

Je prends une grande inspiration et toque à la porte avant d’entrer. J’interromps l’explication du prof – a priori c’est le prof de maths vu les calculs au tableau – qui hausse un sourcil. Tous les élèves sont tournés vers moi, une marée de visages inconnus. Ils doivent être une trentaine. J’aperçois les visages de Daiki et de Kaoru qui me font un petit signe d’encouragement.

-Veuillez m’excuser d’interrompre votre cours sensei, dis-je formellement en m’inclinant, je suis la nouvelle élève.

Il me fixe d’un air méchant.

-Aha ! Alors la nouvelle daigne enfin se présenter parmi nous ! Eh bien princesse présentez-vous et veuillez ensuite résoudre l’exercice au tableau !

Quel enfoiré ! J’aimerais supprimer ce sourire stupide de son visage ! On ne va pas très bien s’entendre lui et moi…

Je me mets face aux autres élèves qui me dévisagent en silence. Certains ont un air de pitié peint sur le visage, d’autres de compréhension et enfin certains d’amusement.

-Bonjour tout le monde ! Je m’appelle Kalista Sumire et à partir d’aujourd’hui, j’étudierai dans cette école. N’ayant jamais été à l’école à cause de ma santé fragile j’espère que vous serez compréhensif avec moi ! J’espère que nous nous entendrons bien.

Je m’incline et aussitôt le prof rebondi sur mes paroles.

-Votre émouvant speech est terminé ? On peut reprendre le cours ? me fait-il avec un grand sourire.

-Je vous en prie.

Je lui adresse également un grand sourire et tend la main. Il me regarde avec deux grands points d’interrogations dans les yeux. Héhé, tape-toi la honte ! Je me marre d’avance –intérieurement bien sûr.

-La craie sensei, je dois résoudre votre exercice, non ?

-Ah oui bien sûr…

Il me tend la craie et le silence se fait. S’il y avait eu une mouche en train de voler, on l’aurait certainement entendue !

Je pose mon sac et regarde l’énoncé écrit au tableau. Des primitives et des intégrales. Simple comme bonjour. Je prends le temps de le résoudre mentalement – ce qui me prends deux dixième de secondes – en silence. Le prof me raille alors :

-Alors Mademoiselle Sumire ? Un problème peut-être… Si vous avez parlé trop vite, je vous en prie reprenez votre place.

-La réponse c’est bien : A+B = 0π(exsin²x+excos²x)dx = F(π)-F(0) = eπ-1  ? 

-Euh…

Il cherche frénétiquement la réponse dans ses notes avant de me répondre.

-Euh, oui c’est bien ça Mlle. Veuillez retourner à votre place à présent.

Je lance la craie sur le bureau, un sourire victorieux sur le visage, et cherche une place des yeux. Le tableau est vierge de toute écriture.

Je m’avance le long de la rangée et Daiki me désigne la place derrière lui qui est vide. Je soupir de soulagement et vais m’asseoir derrière lui.

 

Tout au long de la demi-heure de cours qui reste, le prof s’évertue à éviter mon regard ce qui fait du coup que je peux tranquillement faire ce qui me plait. Je note donc le titre du chapitre, et les quelques formules qu’il nous donne et gribouille le reste du temps dans la marge. De temps à autres les élèves me jettent un coup d’œil curieux mais le cours se poursuit normalement. Tellement normalement que je suis presque surprise en entendant la sonnerie. Le prof note les leçons au tableau –une série d’exercices – et les élèves grimacent. Dès que le prof est sorti Daiki se retourne pour me parler.

-C’était quoi ça Kalista ? J’ai jamais vu un truc aussi hallucinant !

-Il se trouve que j’ai déjà étudié cette partie du programme, je réponds évasivement.

Daiki n’a pas le temps d’insister puisque le prof suivant entre dans la classe. Tout le monde se lève et la déléguée –enfin je suppose que c’est elle – prononce d’une voix forte : « Saluez ! ». Tout le monde s’incline alors.

-Bonjour tout le monde ! salue gaiement le prof. Y a-t-il des absents ? Vous pouvez vous rassoir.

-Non mais il y a une nouvelle M’sieur, précise un élève que je n’arrive pas à identifier.

Tous les regards convergent vers moi. Je rougis comme une pivoine et me lève pour me présenter au professeur.

-Enchantée sensei, je suis Kalista Sumire.

-Ah oui ! J’ai entendu parler de toi : tu es celle qui a séché ton premier jour, non ?

Tout le monde se marre et je précise donc d’une petite voix :

-J’avais la grippe…

-Ah désolé de l’apprendre. Je suis Monsieur Shizou, ton prof d’anglais.

Je me rassois alors et croise alors le regard scrutateur de Daiki. Evidemment lui il sait que je ne suis pas malade, ni n’ait une santé fragile.

-Je t’explique plus tard, fais-je en silence.

Il hoche la tête et se concentre à nouveau sur le cours qui est d’ailleurs intéressant. Parlant l’anglais couramment (pour la programmation) –ainsi que le latin, l’allemand et le français – je peux profiter de l’explication qu’il fait du texte de Shakespeare.

A la fin du cours M. Shizou nous donne également une tonne de devoirs et me donne du travail supplémentaire : je dois préparer un petit exposé oral sur moi, mes projets, mes gouts, etc. La barbe !

 

Et il en va ainsi pour chaque prof de toute la matinée. Non seulement il n’y a qu’une toute petite récréation mais en plus je croule sous la tonne de devoirs supplémentaires. A croire qu’ils se sont tous passés le mot… Mais enfin c’est la pause déjeuné.

Kaoru a préparé un bento pour nous trois et nous nous dirigeons vers un coin isolé pour parler tranquillement. Nous sommes en train de commenter la tête qu’ont faits les autres élèves lorsque nous sommes sortis de la salle de classe tous les trois ensemble.

-C’était trop drôle !  Je parie qu’ils se demandent pourquoi on se connaît déjà, dit Daiki en rigolant.

-Oui, toutes les filles vont te harceler pour savoir comment tu as fait pour approcher les deux plus beaux mecs de la classe !

-Ça va les chevilles Kaoru-kun ?

-Que veux-tu la popularité est difficile à assumer.

Je lui donne un petit coup de poing sur l’épaule et nous nous chamaillons gentiment quelques minutes pendant que Daiki nous regarde faire en rigolant.

-Au fait Kalista, c’est quoi cette histoire de grippe ?!

-Et une constitution fragile… mes fesses ! surenchérit Kaoru.

Maintenant que je suis sous les feux de la rampe, je ne peux plus y échapper. De toute façon fallait bien que je leur dise un jour ou l’autre pour ne pas être découverte par hasard.

-On s’assoit d’abord ?

                              

 

-Pardooooon ?!

Je viens d’expliquer tous mes « petits » mensonges et apparemment ils ne s’y attendaient pas… Enfin ça on aurait pu s’en douter !

-Si vous pouviez ne pas trahir mon secret ça m’arrangerais…

-Mais Kalista, tu fais de nous tes complices !

-Allez, ce n’est rien du tout ! Vous aurez juste à me couvrir quand je sèche en disant que je me sentais mal…

-Et pour le fait que tu squattes chez moi ?

-Nos parents sont des amis lointains, et tu m’héberges en attendant que mes parents reviennent c’est tout…

-Mouais… Je te préviens si tu nous mets dans la merde à cause de cette histoire, je t’étripe et te découpe en petits morceaux !

-C’est bon, ça ira ! Tu t’inquiètes pour rien Daiki-chi.

-La dernière fois que tu m’as dit ça, tu es revenue complètement claquée à 23 heures !

Je toussote gênée.

-Quoi ?! C’est quoi cette histoire ?! Raconte, exige Kaoru.

-Ah oui, Mikene, tu n’es pas au courant.

Et Daiki lui raconte toute l’histoire…

-En fait, tu es une vraie mine à problèmes Kalista !

-Merci Kaoru-kun, j’apprécie le compliment.

-Ça n’en était pas un !

-Pffff

-Et si on mangeait ? nous propose alors Kaoru.

-Avec plaisir !

C’est alors que je sens mon portable vibrer dans ma poche. Je regarde l’écran : « appel entrant : Papa ».

-Désolée les mecs, je dois décrocher.

Je fais quelques pas avant de décrocher.

-Allô ?

-Tu en as mis du temps pour répondre !

-Seulement deux sonneries… je proteste.

-Peu importe, on a besoin de toi immédiatement !

-Pardon ?

-Oui un interrogatoire qui ne se déroule pas comme on veut.

-Mais je n’ai pas encore mangé !

-Une voiture t’attend derrière le lycée.

Et il me raccroche au nez. Grrrr ! Je me retourne vers les garçons qui ont commencés sans moi et leur explique rapidement que je dois m’en aller.

-Ah… Je suppose qu’on doit dire que tu ne te sentais pas bien ?

-Oui, dites un truc du genre : « c’était beaucoup d’émotions pour une première rentrée », ça devrait aller.

-Et depuis quand tu as un portable ?

J’évite la question en leur proposant d’échanger nos numéros.

-Allez à plus ! Au fait Daiki-chi ! J’ai mon boulot à mi-temps ce soir alors ne m’attends pas pour manger, ça se termine à 21 heures !

Je m’éloigne ensuite au pas de course pour éviter toute question.

 

 

Je jette un coup d’œil à mon plan et repère le portail situé à l’arrière du lycée. Je décide de passer par les terrains de sport pour éviter de me faire remarquer. Beaucoup d’élèves déjeunent là-bas mais je ne vois aucun prof. En plus comme je ne suis pas encore très connue, je ne risque pas de me faire repérer par qui que ce soit. Je croise juste les doigts pour qu’il n’y ait aucun élève de ma classe dans cette foule.

J’arrive finalement au portail sans problème et aperçois une voiture noire garée dans un coin. Mais trop près à mon gout du lycée, je risquerais de me faire repérer. Je fais un signe à la voiture et lui indique où se garer –plusieurs rues plus loin. Sauf que du coup je ne regarde pas où je marche et je bouscule légèrement un élève qui renverse alors son jus d’orange sur sa chemise. Punaise ! Pourquoi aujourd’hui ?

-Désolée, je m’excuse rapidement mais plus mécaniquement qu’autre chose.

Je le dépasse ensuite sans lui accorder plus d’attention que ça. Un de ses potes m’attrape alors l’épaule.

-Tu ne crois quand même pas que tu vas t’en tirer comme ça ? Tu sais pas qui c’est ou quoi ?

-Qui ça ? Lui ?

Je pointe du doigt celui que je viens de bousculer.

-Ben oui sale pétasse !

Je saisi alors son petit doigt que je tords en arrière. Un claquement sec retenti.

-Merde ! Elle m’a cassé le petit doigt, gémit-il.

-Tant pis pour toi ! La prochaine fois tu ne me saouleras pas ! En plus j’ai des choses à faire là donc…

Et je prends la poudre d’escampette. Pas que j’ai peur d’eux. En soi ce ne sont que des petits voyous mais par contre j’ai peur de la réaction du mec qui m’attend dans la voiture.

 

Je claque la porte violement.

-Doucement avec mes portières Mademoiselle !

-Désolée, je grogne.

Finalement je suis seule dans la voiture. Je n’aurais pas à surmonter les sarcasmes d’Otenmaru.

-Vous avez fichu un beau bazar là-bas !

Effectivement les gens commencent à s’ameuter et ça crie dans tous les sens.

-On ferait mieux d’y aller. Et vous étiez garé trop près du lycée. La prochaine fois mettez-vous dans une rue perpendiculaire à au moins cinq cents mètres.

-Bien.

Il a l’air un peu vexé par le fait que je l’ai rappelé à l’ordre. Je ne suis pas d’humeur à ménager son ego.

-Au fait, vous savez pourquoi je suis demandée ?

-Non Mademoiselle.

Le reste du trajet se passe en silence, seul mon estomac qui gargouille le rompt.

Peu de temps après, il me dépose devant le QG. Je descends de la voiture puis après une courte réflexion lui fais signe de baisser la vitre. Une fois ouverte, je me penche dans l’habitacle.

-Désolée pour tout à l’heure. Il est essentiel que personne ne sache ce que je fais, en plus je suis censée être malade. C’est pour ça que j’étais un peu énervée. Et il y a l’histoire avec ces crétins aussi… je rajoute à mi-voix.

-Je comprends Mademoiselle, me répond-il avec un  clin d’œil, vous êtes toute pardonnée.

 

Je rentre dans le QG sans problème cette fois. Les gardes me jettent un coup d’œil et j’ai une grosse envie de leur crier « bouh ! » pour les faire sursauter mais je suis pressée et faire un esclandre ne serait pas très avisé. Je me retiens donc à grand peine.

Une fois dans le hall, on me dirige vers une cage d’ascenseur et nous descendons cinq étages avant d’arriver à destination. Et a priori il y en a encore ! C’est titanesque…

La réceptionniste me laisse seule dans un couloir mal éclairé –décidemment on aime me laisser me débrouiller toute seule que ce soit au lycée ou ici – et je distingue pas mal de portes de part et d’autre du couloir. Je m’avance lentement et deux gardes me font signe. Je me dirige vers eux et ils m’ouvrent la porte sans un mot.

Une exclamation moqueuse suivie d’un rire m’accueille en entrant.

-Quoi vous êtes si désespérés que vous avez besoin d’une gamine pour nous faire parler ?

 

 

 

 chapitre suivant 

cette histoire a été entièrement inventée, merci de respecter l'auteure et de ne pas vous servir de ce texte à des fins personnelles 

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