Blog contenant des histoires inventées et des poèmes
C’est ainsi que se conclut mon histoire. Je suis passée des pleurs aux sourires pour retourner aux larmes. Ai-je vraiment appris à aimer mon mari ? Je ne le sais pas trop… Mais il m’a donné une petite Ayani qui a cinq ans maintenant. Je l’aime comme jamais je n’aurais pensé aimer à nouveau, mais jamais elle n’a pu combler le trou béant causé par la perte de mon amour. Jamais je n’ai oublié Daiki et j’aurais aimé que ce soit sa fille. Mais les fantômes ne donnent pas d’enfant.
Pendant toutes ces années, j’ai été condamnée à vivre comme mes parents me l’ont ordonné. J’ai cru pouvoir leur échapper mais mes espoirs étaient vains. L’espoir et l’idéalisme ne mènent à rien…
Cependant maintenant je suis libre : une fois mon mari mort dans cet accident de voiture, j’ai perdu une nouvelle fois ce qui faisait ma vie. Et enfin ils ont compris et m’ont laissée partir. Cependant n’est-ce pas un peu tard ? N’aurait-il pas…
-Toc toc toc !
Je soupire.
-Maman !
-Oui ma chérie ?
-On toque à la porte !
-J’arrive tout de suite ma puce !
Juste le temps de terminer ma phrase et mon histoire sera terminée. Plus qu’une dizaine de mots… je pose les doigts sur mon clavier…
-Toc toc !
Cette fois j’entends des pas et mon bout de chou grimpe sur mes genoux.
-Maman, il y a quelqu’un à la porte, tu devrais venir, non ? Sinon il va repartir alors que tu es là. C’est dommage si la personne est venue pour toi…
-Très bien j’ai compris j’y vais.
Je me lève de mon fauteuil et descend les marches d’un pas lourd. J’aurais vraiment aimé pouvoir terminé mon histoire une bonne fois pour toute.
J’ouvre la porte et un inconnu se tient devant moi. Il doit avoir la trentaine comme moi, a les cheveux ras d’un brun profond et ses yeux me disent quelque chose…
-Daiki-chi ?
-Kalista-chan ?! C’est vraiment toi ?
Soudainement, il me prend dans ses bras et me serre fort contre lui.
-Oh Kalista ! Pourquoi m’avoir fait ça ?
Je suis tellement éberluée que je ne réponds rien, ni ne le repousse. C’est une petite main tirant sur le bas de ma jupe qui me fait revenir à la réalité.
-Maman, qui c’est ? Tu le connais ?
-Bien sûr… Monte dans ta chambre s’il-te-plaît, on a des choses à discuter entre adultes.
-Mais maman ! Moi aussi je veux parler au Monsieur !
-Lilia, j’ai dit dans ta chambre et tout de suite !
Elle tourne les talons en grommelant et je soupire. Il est tellement difficile de faire des enfants. Ou plutôt il est facile de les faire mais difficile de les élever. On commence enfin à comprendre ses propres parents. Comme quoi on n’est jamais adulte qu’après avoir vécu certaines choses… dont élever des enfants.
Nous sommes désormais chacun installé devant une tasse de café mais ni l’un ni l’autre ne prenons la parole. Finalement Daiki brise le silence.
-Kalista…
-Clarissa… s’il-te-plait, ajoutais-je après une hésitation.
L’air peiné il se reprend puis continue ce qu’il voulait dire :
-Clarissa, après ce jour-là, après que tout soit découvert, j’ai eu l’impression que mon cœur se brisait en mille morceaux. Je filais le parfait amour avec toi et soudainement c’est comme si une poche de poison s’était répandue dans notre relation… Pourquoi ne m’as-tu rien dit ? Pourquoi Clarissa ?! finit-il par crier.
-Si tu es venu faire mon procès, ce n’est même pas la peine d’être venu…
Je me lève à moitié mais il met sa tête entre ses mains et me dit d’un ton fatigué :
-Pourtant j’ai le droit de savoir, non ? J’ai été trahi du jour au lendemain par celle avec qui j’avais vécu pendant des mois, je croyais te connaître !
-Tu crois que ça n’a été dur que pour toi ?
Mes yeux s’embuent alors que je prononce cette phrase, et des larmes coulent le long de mes joues. Elles tombent une à une dans ma tasse de café en faisant un petit « ploc ».
-Tu sais ce que c’est de se sentir coupable pendant tous ces mois ? De se dire que jamais nos sentiments seront réciproques ? D’avoir peur chaque jour d’être rattrapée ? Et lorsqu’enfin on se croit arrivée après tous ces efforts devant les portes du Paradis, de voir qu’elles se referment brusquement devant soi ? Daiki, je t’ai peut-être trahie, mais toi tu m’as tourné le dos au moment où j’avais le plus besoin de toi…
-Et qu’aurais-je dû faire ? Comment aurais-je pu réagir autrement ? Mon frère est le chef de la mafia, j’ai toujours baigné dedans tout en voulant en rester le plus éloigné possible. Et lorsque je tombe amoureux d’une fille, non seulement celle-ci travaille avec mon frère mais en plus elle est la fille de yakuzas ! Qu’aurais-je pu faire ?
Il s’est relevé en disant ces paroles, et nos yeux baignés de larmes se croisent. Mais c’est moi qui baisse le regard en premier.
-Tu ne t’es pas dit que j’avais fugué justement pour éviter ma famille moi aussi ?
-Si seulement bien des jours plus tard… Tu restais dans mes rêves, chaque jour je pensais à toi, je te voyais partout. Malgré ta trahison, je me suis rendu compte que je t’aimais encore. Mais il m’était tellement difficile de te pardonner… et je ne trouvais pas d’explication. Alors je suis allé voir…
-Otenmaru, c’est ça ?
-Oui. Et il m’a tout expliqué, tout ce qui s’était passé et tout ce qu’il savait. Alors je me suis dit qu’il y avait encore un espoir ! Je suis allé te voir…
-Et tu t’es rendu compte que j’étais déjà mariée.
-Exactement. Le monde s’est effondré autour de moi. Alors j’ai essayé désespérément de t’oublier, en vain. Par dépit j’ai demandé à mon frère de suivre tes faits et gestes pour garder un lien avec toi. C’est comme ça que j’ai su que tu étais veuve.
-C’est interdit tu sais…
-Tu m’en veux ? Mais tu as fait des choses bien pires…
-Non bien sûr, je suis contente. Sinon tu ne serais pas là… Mais qu’es-tu venu faire ici ? Je doute que tu sois venu ici seulement pour me raconter tout ça et me faire de vaines promesses est désormais inutile. La vie ne m’a pas épargnée, je ne veux pas être blessée davantage. Et j’ai une fille désormais.
-Lilia ?
-Oui, elle a cinq ans.
-Veux-tu m’épouser ?
Sa déclaration me laisse sans voix. Il interprète mal mon silence.
-Désolé ! C’est peut-être un peu soudain, je te l’accorde… Et puis tu ne m’aimes peut-être plus mais…
Une nouvelle larme coule lentement le long de ma joue. Une petite flamme d’espoir s’est rallumée dans mon cœur. Une braise que je gardais au chaud depuis toutes ces années.
Ses doigts s’approchent de mon visage et il cueille ma larme du bout des doigts avant de caresser ma joue de son pouce.
-Je t’aime si fort mon amour… Depuis toutes ces années…
Ses mots résonnent dans mon esprit, réveillant tous les merveilleux souvenirs passés ensemble…
-Daiki… Tu voudras aussi de ma fille ?
-Bien sûr ! Elle fait partie de toi, je la considérerais comme ma propre fille, pour toujours…
Et lentement il me donne un nouveau premier baiser. Le premier baiser depuis toutes ces années, le premier baiser de notre amour, de notre passion réveillée, le premier d’une longue série…
cette histoire a été entièrement inventée, merci de respecter l'auteure et de ne pas vous servir de ce texte à des fins personnelles