• chapitre 2

    Ayani se retrouva soudainement au milieu d’arbres gigantesques. Les feuilles à leurs cimes étaient si lointaines qu’elle ne distinguait qu’un nuage de vert traversé par des rayons de lumières dorés. Epatée devant ce spectacle si étonnant, elle leva les deux bras comme une enfant pour essayer de toucher le ciel en éclatant de rire. C’est alors qu’elle remarqua qu’en fait il n’y avait pas que les arbres qui étaient gigantesques… les brins d’herbe lui arrivaient à la taille !

    -C’est donc moi qui ait rapetissée ? Ah ! s’exclama-t-elle soudainement. Ma voix !

    En effet, sa voix ressemblait à un petit carillon de clochettes et n’était plus du tout la même qu’avant. Pourtant la musicalité de celle-ci lui plaisait bien.

    -Et s’il n’y avait pas que ma voix et ma taille qui avaient changées ?

    Elle s’inspecta sous toutes les coutures mais a priori rien ne plus n’avait été modifié sauf ses vêtements qui avaient désormais l’apparence… en fait ils n’avaient pas vraiment d’apparence. On aurait dit qu’un simple voile d’eau parcourait son corps.

    -Ce serait tout de même plus joli si c’était une robe cintrée…

    Aussitôt qu’elle pensa cette phrase, le voile se modifia et prit l’exacte apparence de ce qu’elle voulait.

    -Mon Dieu ! Trop génial ! Des vêtements qui changent de formes à volonté ! Le paradis de toute fille sur terre…

    Elle s’amusa ainsi comme une gamine à changer puis rechanger de vêtements pour finir par opter par une jupe à multiples volants plus ou moins transparents tombant juste au-dessus des genoux, et d’un top à bretelle parsemé de milliers de minuscules gouttes d’eau. A chacun de ses mouvements, ils réverbéraient la lumière et donnaient à Ayani un aspect chatoyant.

    Malheureusement le voile ne permettait pas de coiffer les cheveux… Elle imagina donc une ficelle transparente et attacha elle-même ses cheveux pour faire une sorte de chignon coiffé-décoiffé avec ses longs cheveux noirs. C’est seulement une fois que ses cheveux furent relevés qu’elle aperçut un truc dans son dos.

    -Qu’est-ce que c’est encore que ça ?

    Mais elle avait beau se retourner dans tous les sens, impossible d’apercevoir ce qu’elle avait accroché dans le dos. De la main elle tâta l’étrange objet : il était souple et chaud sous ses doigts.

    C’est alors que des gloussements résonnèrent dans les bois. Le même timbre de voix musicales qu’elle, semblant être le fruit de dizaines d’instruments différents combinés entre eux.

    -Qu’elle est mignonne ! Elle est née depuis combien de temps ?

    -C’est quoi son élément à votre avis ?

    -Surement l’eau ! Vous avez vu ses vêtements ?

    -Ils sont trop mignons, mais un peu bizarre par contre…

    Ayani tourna sur elle-même pour déterminer l’origine des voix mais elles semblaient sortir de partout ! Pourtant elle n’était nullement effrayée. Les voix n’avaient pas l’air méchantes, juste un peu curieuses.

    -Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda-t-elle, qui êtes-vous ?

    Peu à peu pleins de petits êtres firent leur apparition. Ou plutôt pleins de petites fées… avec de magnifiques ailes dans le dos ! Certaines ressemblaient à des ailes de papillons, d’autres à des feuilles ou encore des flammes, certaines ressemblaient même à des plumes ! Et toutes les fées étaient habillées de manière très colorées avec des robes plus ou moins courtes mais on sentait que chacune de ces tenues révélaient la personnalité et les affinités de chacune des fées avec un élément ou une chose.

    Les fées formèrent un cercle autour d’Ayani et la regardaient curieusement. Une des fées s’avança alors pour prendre la parole. Elle avait l’air plus âgé que les autres et ses cheveux auburn étaient coiffés en couronne de tresses. 

    -Bonjour mon petit, quel est ton nom ?

    -Je m’appelle Ayani.

    -Depuis combien de temps es-tu née ?

    Ayani réfléchit un instant. Que lui demandais réellement la fée ? Elle avait dix-sept ans en ce jour, mais pourtant elle n’avait pas l’impression que c’était le sens profond de la question.

    -Je suis née aujourd’hui, affirma-t-elle donc d’un air sûr.

    -Alors je te souhaite la bienvenue parmi les pixies petite Ayani, tu apprendras à te servir de tes ailes en temps voulu, ne t’en fais pas.

    -Mes ailes ?

    -Bien sûr, ce qui est dans ton dos mais que tu n’arrivais pas à voir.

    -Je suis une fée, s’exclama Ayani étonnée.

    -Non tu es une pixie, le mot « fée » est une vulgarisation qu’on fait les Hommes…

    La pixie avait l’air fâché mais déjà Ayani ne l’écoutait plus, extasiée par la révélation de la pixie.

    Effectivement ça tombait sous le sens à la réflexion. Sinon pourquoi ces autres fées –ou pixie peu importe– viendraient la voir ? Et puis si elles avaient des ailes, pourquoi pas elle ?

    Etre une fée dans une nouvelle vie… Voilà qui promettait d’être intéressant.

    -Allez Ayani, arrête de rêvasser, il est temps de gagner le village, la nuit tombe.

    Effectivement les rayons de lumière avaient finis par disparaître pour laisser place à une luminosité d’aspect rose orangé.

    Les fées prirent la main d’Ayani pour la conduire à travers les bois. Et pour la première fois de sa vie, Ayani avait un sourire éclatant aux lèvres, un sourire venant du cœur. 

     

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    cette histoire a été entièrement inventée, merci de respecter l'auteure et de ne pas vous servir de ce texte à des fins personnelles